Les chefs des 3 partis britanniques ont croisé le fer jeudi lors du 1er débat télévisé du genre organisé dans le pays
Un débat regardé par des millions de Britanniques.
Un sondage en direct mené par la chaîne ITV plaçait le patron des libéraux-démocrates, Nick Clegg, en tête avec 43 % de bonnes opinions, contre 30 pour le conservateur David Cameron et 20 pour le travailliste Gordon Brown.
D'après Yougov, pour le Sun, Clegg sort vainqueur du débat pour 51% des personnes interrogées, devant Cameron , 29 %, et Brown 19%.
Un sondage CNN plaçait Brown en 2e et Cameron en 3e. Selon un tweet cité par la chaîne d'information en continu, "David Cameron a perdu l'élection en 90 minutes de débat". Reste à voir ce que diront les autres tweeters...
Gordon Brown a réduit récemment dans certains sondages, face aux conservateurs, un retard qui était pendant une bonne partie de l'année dernière de l'ordre de dix points ou plus.
Ce débat d'un nouveau genre en Grande-Bretagne, qui a duré 90 minutes, était consacré à la politique intérieure. Alors que des millions d'électeurs n'ont toujours pas fait leur choix pour ce scrutin législatif, il visait à donner un peu de chair à une campagne électorale toute en retenue et qui, de ce fait, ne préoccupe pas vraiment l'électeur.
Les trois chefs de partis doivent se retrouver les 22 et 29 avril pour discuter de politique étrangère, puis d'économie.
Le débat
Placés côte à côte sur le plateau de la chaîne ITV à Manchester (nord-ouest), face à à un public qui posait des questions, le premier ministre travailliste Gordon Brown a promis la "prospérité pour tous", le conservateur David Cameron le "changement" et le libéral-démocrate Nick Clegg "l'équité".
Après un début tendu, le débat s'est rapidement animé, chaque candidat n'hésitant pas à interpeller l'autre directement, voire à lui couper la parole. Et ce contrairement aux 76 règles strictes laborieusement établies entre les états-majors des trois partis depuis des mois. Le journaliste, cantonné à un rôle de modérateur, a dû intervenir à de nombreuses reprises pour interrompre les candidats.
Après une dizaine de minutes, Gordon Brown a lancé une première pique à son principal opposant David Cameron, en tête dans tous les sondages d'avant émission. "Vous ne pouvez pas retoucher votre politique comme vous retouchez vos affiches électorales", a-t-il lancé, en référence à une affiche controversée des Tories montrant un Cameron à l'apparence étrangement juvénile.
S'adressant directement aux membres du public qui leur posaient des questions, les appelant parfois par leur prénom, les trois candidats ont défendu bec et ongle leurs programmes politiques dans des domaines comme l'immigration, la criminalité ou la réforme du système politique à la suite du retentissant scandale des notes de frais des parlementaires.
"Ce n'est pas une élection ordinaire. Nous venons de traverser la plus grave crise financière que nous ayons connue dans toute notre existence", a déclaré le premier ministre, dont la formation travailliste est au pouvoir depuis treize ans. "Toutes les promesses que vous entendez ce soir, de la part des uns et des autres, dépendent d'une seule chose - une économie forte", a-t-il ajouté, se présentant, en tant qu'ancien ministre des Finances, comme le mieux à même d'assurer la reprise.
Son challenger conservateur, David Cameron, a attaqué le bilan du Labour et des services publics, selon lui, inefficaces et chaotiques.
"C'est l'heure du grand choix. On peut continuer comme cela ou on peut dire non, la Grande-Bretagne peut faire bien mieux. Nous pouvons nous attaquer à la dette, nous pouvons retrouver la croissance", a-t-il dit.
Le troisième homme du débat, le leader des libéraux-démocrates Nick Clegg, qui pourrait devenir le "faiseur de roi", a présenté ces adversaires comme les tenants de la "politique d'autrefois" et a promis d'offrir aux électeurs la nouveauté et le changement.
"Je pense que nous avons enfin une occasion fantastique de faire les choses autrement", a-t-il lancé.
Un énorme intérêt
L'événement suscite un énorme intérêt. Un sondage ComRes pour The Independent/ITV publié jeudi a révélé qu'environ 65 % des adultes sondés comptaient regarder les trois débats, soit quelque 30 millions de personnes. 50 % des sondés ont indiqué que ces joutes verbales pourraient avoir une influence sur leur vote.
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