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Les cérémonies du 65e anniversaire de la libération du camp d'extermination nazi ont eu lieu mercredi

D'anciens détenus d'Auschwitz-Birkenau, des soldats de l'Armée rouge qui les ont libérés il y a 65 ans, et de nombreuses personnalités, dont le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, ont rendu hommage au 1,1 million de personnes exterminées entre 1940 et 1945.Parmi elles, un million de juifs d'Europe.
Article rédigé par France2.fr
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Dans les allées du camp de la mort... (France 2)

D'anciens détenus d'Auschwitz-Birkenau, des soldats de l'Armée rouge qui les ont libérés il y a 65 ans, et de nombreuses personnalités, dont le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, ont rendu hommage au 1,1 million de personnes exterminées entre 1940 et 1945.

Parmi elles, un million de juifs d'Europe.

Les sirènes d'Auschwitz ont retenti à nouveau à 14h30 (heure locale, 13h30 GMT), pour marquer le début des cérémonies dans ce qui fut le plus grand camp d'extermination et de concentration nazi.

Ce lieu est le seul à avoir été préservé tel qu'il avait été abandonné par les Allemands en fuite devant l'Armée soviétique. D'autres camps d'extermination installés en Pologne, tels Sobibor, Treblinka ou Belzec, ont été complètement détruits par les nazis qui voulaient effacer toute trace de leurs crimes.

Les ruines des chambres à gaz et des fours crématoires d'Auschwitz sont toujours visibles, de même que les 300 baraquements qui s'étendent à perte de vue sur un terrain de près de 200 hectares. En 2009, un nombre record de 1,3 million de personnes ont visité le musée érigé dans l'enceinte même du camp.

Un tramway historique, l'un de ceux qui circulaient dans le ghetto de Varsovie entre 1940 et 1943, orné d'une étoile de David à la place du numéro, a parcouru mercredi le centre de Varsovie en mémoire des victimes de l'Holocauste. "Il s'agit d'un hommage aux juifs qui constituaient un tiers de la population de Varsovie avant la Seconde guerre mondiale, et qui ont disparu avec l'Holocauste", a déclaré un porte-parole de la société de transports en commun Tramways de Varsovie.

A Berlin, Peres réclame le jugement des participants à l'Holocauste
Le président israélien Shimon Peres a appelé mercredi au jugement de tous les participants à l'Holocauste, dans un discours devant le Parlement allemand à Berlin, mais aussi le président allemand Horst Köhler, et la chancelière Angela Merkel.

S'exprimant en hébreu, à l'occasion de la journée internationale de
commémoration de l'Holocauste, le prix Nobel de la paix 1994 a évoqué des souvenirs d'enfance, et notamment son grand-père brûlé vif par les nazis.

"Les survivants de l'Holocauste disparaissent progressivement du monde des vivants (...) et dans le même temps, des hommes et des femmes qui ont pris part à la pire des actions sur Terre - celle du génocide - continuent à vivre", a-t-il lancé. "Je vous le demande: s'il vous plaît, faites tout ce qui est possible pour les traduire en justice", a-t-il ajouté.

Un message du président Obama
Le président américain a appelé mercredi dans un message vidéo diffusé à Cracovie (Pologne) à "résister contre l'antisémitisme et l'ignorance" à l'occasion du 65e anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz.

Les générations actuelles doivent "résister contre l'antisémitisme et l'ignorance sous toutes ses formes, refuser de devenir des témoins du mal à chaque fois qu'il montre son visage hideux, où que ce soit", a déclaré Barack Obama.

"Nous avons le devoir sacré de nous souvenir de la cruauté qui a régné ici", a-t-il dit, "de nous souvenir de la façon de penser déviée qui a conduit à cela, de la façon dont un grand pays de culture et de science a (...) rationalisé l'assassinat de masse".

Un message du président russe
"65 ans ont passé depuis que le fascisme a été vaincu et aujourd'hui encore, on entend les voix de ceux qui essaient de justifier les crimes des nazis ou de mettre sur un même plan les victimes et les bourreaux, les libérateurs et les occupants", a écrit mercredi le président russe Dmitri Medvedev dans un message adressé aux participants des cérémonies de la libération d'Auschwitz.

"Certains pays vont même encore plus loin et traitent les collaborateurs des nazis en héros. De telles tentatives de réécrire l'Histoire sont inadmissibles et nous devons unir nos efforts pour lutter contre eux".

L'affaire de l'inscription volée du camp
Le musée d'Auschwitz a récupéré le 21 janvier la fameuse inscription en allemand "Arbeit macht frei" ("Le travail rend libre"), volée sur place le 18 décembre et retrouvée trois jours plus tard par la police polonaise.

"L'inscription sera maintenant examinée par nos conservateurs qui doivent déterminer la façon dont le portique sera remis en état. Ce n'est qu'ensuite que la direction du musée et le Comité international d'Auschwitz décideront de le remettre ou non à sa place", a déclaré un porte-parole de l'établissement. Celui-ci a annoncé le limogeage d'un vigile responsable de la protection du site pendant la nuit du vol.

La police a arrêté cinq Polonais qui ont été mis en examen pour vol et dégradation d'une pièce inscrite par l'UNESCO au patrimoine mondial de l'humanité. Ils encourent des peines allant jusqu'à 10 ans de prison.

Le parquet de Cracovie (sud de la Pologne), chargé de l'enquête, a demandé l'émission d'un mandat européen d'amener contre un citoyen suédois. Selon les médias, il s'agit d'Anders Högström, inculpé d'incitation au vol par la justice polonaise. Cet ex-dirigeant néo-nazi de 34 ans a admis être impliqué dans ce vol qui avait soulevé une profonde émotion à travers le monde.

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