Les anti-Otan éclipsés par les casseurs
La tension, palpable dès l'aube, a culminé dans l'après-midi avec la mise à sac de plusieurs bâtiments par des centaines de casseurs près du Pont de l'Europe, point de passage entre la France et l'Allemagne. Manifestants anti-Otan et forces de l'ordre s'étaient affrontés auparavant à coups de pierres et de cocktails Molotov pour les uns, de grenades lacrymogènes et assourdissantes pour les autres.
Vers 16h, quelque 10.000 manifestants, "dont environ un millier particulièrement violents (Black Block)", défilaient dans Strasbourg. "En accord avec les organisateurs de la manifestation, qui ont fait connaître leur volonté de se dissocier des auteurs des actes de violence, le parcours a été raccourci", selon la préfecture. De l'autre côté du Pont de l'Europe, à Kehl, sur la rive allemande, les policiers empêchaient environ 7.000 manifestants d'entrer sur le territoire français, à la demande de la préfecture de région Alsace. Des fourgons à eau étaient prêts à intervenir.
Faute de pouvoir aller en France, les pacifistes allemands rassemblés à Kehl, la bourgade qui fait face à Strasbourg sur le Rhin, ont passé une partie de l'après-midi assis sur le bitume face au pont de l'Europe, observant l'épaisse fumée noire qui se dégageait de l'autre côté du pont, où un groupe de radicaux anticapitalistes avait mis le feu à un poste de police.
Dans la matinée, les manifestants s'étaient d'abord rassemblés dans une ambiance bon enfant sur un parking de Kehl, avant de former un cortège derrière des banderoles proclamant "Sortez les troupes d'Afghanistan, yes we can!", ou "Organisation de la Terreur atlantique nord". En fin de journée, une autre militante, Anne Rieger, du "Conseil pour la paix", déclarait à la tribune que "les véritables responsables de nos difficultés pour manifester aujourd'hui, ce sont les dirigeants de l'Otan et les grands patrons".
Les services du Samu ont fait état d'une dizaine de blessés légers mais d'autres sources ont avancé un bilan plus lourd. Un volontaire médical allemand a ainsi dit à Reuters qu'une cinquantaine de personnes avaient été traitées pour des blessures diverses.
Caroline Caldier, avec agences
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