Les achats d'emprunts d'Etat de la Banque centrale européenne sont une mesure temporaire a déclaré Jürgen Stark
Membre du directoire de l'institution, M. Stark a précisé que cette disposition devait être évaluée en permanence.
"Nous avons gagné du temps, rien de plus" a-t-il souligné dans un entretien publié dimanche par le Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ), à la veille d'une réunion des ministres des finances de la zone euro.
Ces derniers doivent se retrouver lundi à Bruxelles pour tenter de trouver une solution à la dégringolade de la monnaie commune que l'annonce de leur plan de soutien, la semaine dernière, n'a pas su enrayer.
Cette réunion mensuelle ordinaire sera suivie mardi de la réunion régulière des ministres des Finances de toute l'UE.
La monnaie européenne, tombée vendredi à son plus bas niveau depuis fin octobre 2008 (1,2355 dollar), n'a pas été aidée par un conseiller économique du président américain Barack Obama, Paul Volcker, qui avait évoqué l'éventualité d'une "désintégration" de la zone euro. Et des informations, pourtant officiellement démenties, selon lesquelles le président français Nicolas Sarkozy aurait menacé de faire sortir la France de la zone euro pour forcer la chancelière allemande Angela Merkel à accepter le plan de sauvetage de la Grèce.
Pour le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, les marchés se trouvent depuis septembre 2008 dans "la situation la plus difficile depuis la Deuxième guerre mondiale". Quant au chef économiste de la BCE, Jürgen Stark, il a mis en garde les pays de l'Union.
Alors que la BCE a commencé lundi à acheter des emprunts d'Etat de la zone euro, rompant ainsi avec son opposition de longue date d'intervention directe sur les marchés de la dette, M Stark a en effet jugé que le plan de stabilisation de 750 milliards d'euros élaboré par l'Union européenne et le Fonds monétaire international (IMF) n'offrait qu'un répit temporaire et que le calme ne reviendrait que lorsque les gouvernements de la zone euro entameraient la réforme de leurs économies et l'assainissement de leur situation budgétaire.
Ce changement de politique résulte de circonstances exceptionnelles a souligné M. Stark. "Il s'agit de mesures temporaires qui, pour l'essentiel, sont légitimes dans des situations exceptionnelles et doivent faire l'objet d'une surveillance constante", a-t-il déclaré au FAZ réaffirmant par ailleurs la volonté les liquidités injectées par la BCE dans le système financier en soient retirées rapidement.
Il a aussi plaidé pour une application plus stricte du Pacte de stabilité et de croissance européen, qui prévoit des mécanismes de sanction à l'encontre des Etats membres qui laisseraient filer leurs déficits.
"Une procédure devrait pouvoir être lancée automatiquement contre les pays qui violent le Pacte de stabilité, ce qui permettrait des pénalités très tôt. Le processus doit être dépolitisé", a-t-il dit.
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