Cet article date de plus de treize ans.

Les 14 inculpés dans la mort de Brice Taton ont été condamnés mardi à Belgrade

Venu soutenir l'équipe de football de Toulouse jouant contre le Partizan de Belgrade, le supporter français de 28 ans avait été battu à mort le 17 septembre 2009 par des hooligans serbes.Les juges de la Haute cour de Belgrade ont condamné deux d'entre eux, Djordje Prelic et Dejan Puzigaca, en fuite, à respectivement 35 et 32 ans de prison.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
D'importantes mesures de sécurité avaient été prises aux alentours de la Haute cour de Justice de Belgrade (AFP - ANDREJ ISAKOVIC)

Venu soutenir l'équipe de football de Toulouse jouant contre le Partizan de Belgrade, le supporter français de 28 ans avait été battu à mort le 17 septembre 2009 par des hooligans serbes.

Les juges de la Haute cour de Belgrade ont condamné deux d'entre eux, Djordje Prelic et Dejan Puzigaca, en fuite, à respectivement 35 et 32 ans de prison.

Deux autres accusés, Ivan Grkovic et Ljubomir Markovic, écopent pour leur part de 30 ans d'emprisonnement.

Les quatre hommes "se sont comportés comme des leaders lors de cet évènement. De facto, ils avaient le pouvoir sur les autres", a souligné la juge du tribunal, Mirjana Ilic, en donnant lecture du verdict. S'exprimant devant une salle comble, elle a souligné comment l'agression avait été "planifiée et organisée" et comment 12 des inculpés, reconnus
coupables de "meurtre aggravé", s'étaient acharnés sur Brice Taton qui se trouvait à terre.

Quelques heures avant la rencontre, alors qu'il était attablé avec des amis à la terrasse d'un café dans le centre de Belgrade, le jeune Français et ses compagnons avaient été attaqués avec une violence extrême par des supporteurs serbes. Grièvement blessé à la tête et au thorax, il était mort le 29 septembre dans un hôpital de la capitale serbe.

Le frappant à l'aide de "battes en bois et de torches fumigènes, piétinant la tête et le corps" de leur victime, ils l'ont traîné ensuite vers un petit parapet de la cage d'un escalier proche. "Deux ou trois d'entre eux" ont fait alors basculer "intentionnellement" son corps dans le vide, a poursuivi la magistrate.

Les huit autres condamnés pour "meurtre aggravé", mis à part les quatre organisateurs, ont été condamnés à des peines allant de 12 à 14 ans. Deux inculpés enfin, Dejan Stankovic et Stepa Petrovic, reconnus coupables de violences contre d'autres supporteurs français, ont été condamnés respectivement à quatre et cinq ans d'emprisonnement. Un jeune homme qui avait abrité chez lui l'un des inculpés a écopé de huit mois de prison avec sursis.

Les parents de Brice Taton se sont déclarés satisfaits du verdict qui a été, selon eux, "à la hauteur du crime commis". "La justice serbe a bien fait son devoir", a estimé devant des journalistes le père de la victime, Alain Taton. "Même si certains (des condamnés) n'étaient pas spécialement sur Brice, ils étaient quand même tous là et personne n'a laissé sa chance à Brice de s'enfuir", a souligné la mère de Brice, Suzanne Taton.

Lors de leurs nombreux séjours dans la capitale serbe depuis deux ans, le couple, très digne, a à chaque fois dû séjourner à l'ambassade de France pour des raisons de sécurité. Les hooligans acceptant très mal le procès.

Tous les avocats de la défense ont annoncé leur intention de faire appel.

La lecture du verdict a donné lieu à de bruyantes manifestations de colère ou de désespoir de la part des familles et des proches des condamnés. Tandis que d'autres apostrophaient le tribunal. Snezana Karbic, la mère de l'un des inculpés, a accusé "les politiciens et la presse d'avoir fait pression dans cette affaire". La mort de Brice Taton avait suscité une émotion considérable en France, mais aussi en Serbie, attirant de nouveau l'attention sur les violences des supporters sportifs serbes.

D'importantes mesures de sécurité avaient été prises pour l'énoncé du verdict, auquel assistaient de nombreux journalistes.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.