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Le sommet de Strasbourg vu par les anti-Otan

Environ 3.000 personnes campent dans un “village anti-Otan”, à quelques kilomètres au sud du centre-ville de Strasbourg. Des pacifistes, des militants opposés à l'intervention en Afghanistan et des activistes d'extrême-gauche s'y côtoient. Tous préparent la grande manifestation prévue demain, sur fond d'incidents avec la police.
Article rédigé par franceinfo
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Avec quelques heures d'avance sur la grand-messe des chefs d'Etats, un contre-sommet de l'Otan a eu lieu cet après-midi. Au programme, des discours et des ateliers, en vue de la grande manifestation prévue par les opposants à l'Otan demain, à Strasbourg et à Kehl, sur la rive allemande du Rhin.

Sur la vaste esplanade située à huit kilomètres au sud du centre-ville de Strasbourg, dans le quartier du Neuhof, le campement de tentes des anti-Otan oscille entre la manifestation festive et la veillée d'armes, à l'image des 3.000 personnes qui y ont élu domicile, le temps du sommet. Venus de dizaines de pays européens et parfois des Etats-Unis, des pacifistes côtoient des activistes et des militants anarchistes, partisans d'une méthode plus violente. Mais pour tous, l'Otan représente le bras armé des nations les plus riches et traduit dans les faits la domination des puissances de l'argent.

S'ils partagent le même sentiment, les anti-Otan se séparent sur les modes d'action. Un contraste palpable dans les allées du campement de tentes, que les autorités ont cantonné loin du centre, après d'âpres négociations.

Et en matière de contestation aussi, il existe des modes. Cette année, l'humour et même la farce ont le vent en poupe. Ainsi, durant le G20, des militants grimés en patrons de carnaval ont défilé dans Paris, qui avait auparavant vu des banquiers droit sortis d'une comédie de Molière. A Strasbourg, les habitants peuvent croiser des marchands d'armes aux airs de Groucho Marx et les militants ont construit un “bonhomme-Otan” sous la forme d'un grotesque lapin armé d'une mitraillette géante. Pour enfoncer le clou, des clowns ont tenté de créer dans Strasbourg une “zone rose de joie”, pour faire pièce aux zones oranges et rouges du dispositif de sécurité. Les forces de l'ordre les en ont empêchés.

Des forces de l'ordre qui ont à nouveau fort à faire ce soir, car une contestation plus violente a pris le relais. Sur la fin d'après-midi, des incidents ont éclaté avec des bandes d'activistes, dissimulés sous des masques et des foulards. Les gaz lacrymogènes se sont à nouveau répandus dans le quartier du Neuhof. Deux gendarmes ont été légèrement blessés lors de ces affrontements.

Grégoire Lecalot

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