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Le programme du gouvernement lu par la reine vise à réduire la dette publique et "à redonner le pouvoir aux cotoyens"

Devant les 2 chambres réunies, Elizabeth II, a prononcé le discours sur un ton monocorde,comme le veut la tradition remontant à 1536, afin de souligner sa neutralité.Fidèle au programme d'austérité indiqué lundi, avec une première tranche d'économies de 7,2 mds d'euros, la reine a également annoncé une réduction des "dépenses de la bureaucratie".
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David Cameron, le Premier ministre britannique et  sa feme, se rendantr au discours du trône à Londres, le 25/15/10 (AFP/Chris Jackson)

Devant les 2 chambres réunies, Elizabeth II, a prononcé le discours sur un ton monocorde,comme le veut la tradition remontant à 1536, afin de souligner sa neutralité.

Fidèle au programme d'austérité indiqué lundi, avec une première tranche d'économies de 7,2 mds d'euros, la reine a également annoncé une réduction des "dépenses de la bureaucratie".

"Le programme législatif de mon gouvernement sera basé sur les principes de la liberté, de l'équité et de la responsabilité", a commencé la reine.

Le "discours du trône", écrit par le gouvernement, marque l'ouverture officielle du Parlement de Westminster. Il présente le programme législatif pour la session à venir, issu des compromis qu'ont dû faire les conservateurs (droite) et les libéraux-démocrates (centre-gauche) après leur mariage improbable pour former le premier gouvernement de coalition britannique depuis la Seconde guerre mondiale. Le texte sera à ce titre passé à la loupe par chacun des partis, à la recherche des concessions accordées ou arrachées.

Si le discours du monarque promet que "des actions seront prises afin d"accélèrer la réduction du déficit britannique", il est avare de détails et a duré moins de dix minutes.

Fidèle à la volonté de "redonner le pouvoir aux citoyens", slogan favori du vice-Premier ministre libéral Nick Clegg, ce discours du trône "donne aux gens leur mot à dire dans la manière de gérer leur vie", a-t-il déclaré sur la BBC avant l'intervention royale.

Une réforme "radicale" a été annoncée: le Premier ministre se verra retirer le droit de convoquer des législatives quand bon lui semble, le mandat des députés étant fixé à cinq ans. Autre changement: la chambre des Lords, où les membres sont actuellement nommés, sera "totalement ou en partie élue" selon la représentation proportionnelle.

Les citoyens pourront, eux, démettre leur député coupable de "grave méfait". Un scandale lié aux remboursements abusifs de notes de frais de certains parlementaires avait secoué l'an dernier l'ensemble de la classe politique.

La population sera de plus consultée par référendum sur tout nouveau transfert de pouvoir à Bruxelles, une promesse fidèle à l'euroscepticisme des conservateurs qui fait difficilement ménage avec l'europhilie avérée des Lib Dems.

Une autre concession a été faite par les Lib Dems: une loi fixera un plafonnement du nombre d'immigrés non ressortissants de l'UE, tandis que les libéraux plaidaient pour une régularisation des clandestins.

Le plan minceur britannique

Le plan britannique de réduction des déficits (7,2 milliards d'euros), annoncé lundi par le chancelier de l'échiquier, George Osborne, concerne tous les ministères à l'exception de la santé, la défense et l'aide au développement.

Il cible également nombre de "quangos" (quasi organisations non gouvernementales), organismespara-publics qui s'étaient multipliés sous les travaillistes et qui sont présentés par beaucoup comme du gaspillage, sera fortement réduit.

Des coupes sombres sont à prévoir dans les services informatiques, mais aussi dans les approvisionnements. La seconde classe prendra le pas sur la première classe dans les déplacements des officiels, et la marche à pied sera conseillée si cela s'avère possible. Le Trésor aurait identifié une manne d'économies potentielles dans la facture "déplacements" des ministères, qui atteint 3 milliards de livres chaque année, dans les dépenses publicitaires du gouvernement (1 milliard de livres par an) et de fournitures de bureau (580 millions)

Les recrutements sont gelés.

Les précisions de la presse
Le Sunday Times a estimé qu'entre 300.000 et 700.000 emplois devraient disparaître dans les ministères et services publics dans les prochaines années.

Selon la presse, le ministère du Commerce serait l'un des plus sévèrement touchés avec 900 millions de livres d'économies prévues, tandis que 200 millions proviendraient de coupes dans le financement des universités.

Côté recettes, l'Independent on Sunday croit savoir que le budget du 22 juin prévoierait de ponctionner 8 milliards de livres sur les banques, par le biais de nouvelles
taxes ce qui "est presque trois fois supérieur au projet d'origine".

La philosophie du projet
En un mot, il s'agit d'"envoyer une onde de choc" dans les ministères, et d'instaurer "des contrôles draconiens" sur les dépenses, a résumé lors d'une conférence de presse commune avec le chancelier de l'Echiquier (ministre de l'Economie), George Osborne, le secrétaire d'Etat au Trésor David Laws, rallié comme le reste des libéraux démocrates à ces mesures de rigueur.

"C'est la première fois que ce gouvernement annonce des décisions difficiles sur les dépenses publiques", et "ce n'est pas la dernière", a reconnu George Osborne. Ce premier train de mesures sera en effet suivi de l'annonce le 22 juin d'un nouveau budget pour l'année fiscale qui s'achève fin mars 2011, puis à l'automne par une revue complète des dépenses publiques. Le ministre a remarqué que le Royaume-Uni était, parmi les 27 pays de l'UE, "celui qui a le plus gros déficit", avec 156,1 milliards de livres sur l'année
budgétaire achevée fin mars, soit 11,1 % de son PIB.

La résorption du déficit public abyssal est une priorité du gouvernement et une "grande partie" des économies prévues y sera affectée.

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