Beate Zschäpe âgée de 38 ans est arrivée au tribunal deMunich sans menottes vêtue d'un tailleur pantalon noir et d'une chemiseblanche. La seule survivante d'un trio néonazi est apparue pour la premièrefois en public depuis qu'elle s'est rendue à la police le 8 novembre 2011. Elleva être jugée pour neuf meurtres racistes entre 2000 et 2006 et pour le meurtred'une policière en 2007 ainsi que pour plusieurs attentats et des attaques debanque.Beate Zschäpe,originaire d'Allemagne de l'Est a vécu dans la clandestinité pendant 13 ans.Elle encourt une lourde peine de prison. Ses deux acolytes avec qui elle avaitfondé la clandestinité national-socialiste (NSU) se sont donné la mort en 2011juste avant que Beate Zschäpe ne se rende.Les familles accusées àtortCe procès est importanten Allemagne car cette affaire a ravivé de vieilles plaies. "Par sadimension historique, sociale et politique, ce procès est l'un des plusimportants de l'Après-guerre en Allemagne", ont estimé les avocats de Semiyaet Kerim Simsek, enfants d'un vendeur de fleurs immigré turc, tué en 2000.Lesavocats des parties civiles espèrent aussi que ce procès pourra faire lalumière sur ces meurtres de petits commerçants, la plupart turcs ou d'origineturque, et sur les errements de l'enquête. Les familles ont été accusées à tort, et jamaisla piste xénophobe n'a, semble-t-il, été explorée sérieusement par lesenquêteurs. Des questions sansréponsesLes familles de victimesespèrent aussi comprendre pourquoi ces trois néonazis – qui étaient dans lecollimateur des services de renseignements intérieurs dès la fin des années 90 –ont pu vivre si longtemps sans être inquiétés.Mais toutes cesquestions ne trouveront sans doute pas de réponses. Un avocat de Beate Zshäpe adéjà expliqué qu'elle ne comptait pas s'exprimer sur les faits reprochés. À sescôtés, dans le box, quatre autres personnes sont jugées pour avoir apporté uneaide logistique au trio. Ce procès est prévu – au minimum – jusqu'en janvier 2014.Il pourrait durer en réalité deux ans et demi.