Le parlement serbe a adopté mercredi une résolution qui présente des excuses publiques pour le massacre de Srebrenica
8 000 musulmans avaient été tués en 1995 alors que de profondes divisions subsistent dans le pays concernant ce chapitre de l'histoire.
La résolution s'inscrit dans les efforts de Belgrade pour se rapprocher de l'Union européenne et d'exorciser le passé des guerres des années 1990.
Adopté après près de treize heures de débat retransmis à la télévision, le texte exprime sa sympathie pour les victimes et déplore ne pas avoir agi suffisamment pour prévenir le massacre commis par les forces serbes de Bosnie et les milices paramilitaires serbes.
Il ne qualifie pas les événements de "génocide".
"Nous avons adopté une mesure civilisée de personnes responsables politiquement, basée sur une conviction politique pour les crimes de guerre commis à Srebrenica", a déclaré Branko Ruzik dont le Parti socialiste était mené par Slobodan Milosevic dans les années 1990.
Quelques mois avant la fin de la guerre en Bosnie, en juillet 1995, les forces bosno-serbes commandées par le général Ratko Mladic ont exécuté environ 8 000 hommes et garçons musulmans de la ville de Srebrenica qu'elles assiégeaient.
Faible portée de la résolution
Un observateur occidental a estimé que la portée de l'adoption de la résolution était faible faute de l'arrestation de Mladic.
"En tant que substitut, c'est offensant, c'est une insulte. Associée à une mesure judiciaire, c'est significatif", a-t-il déclaré. "S'ils pensent pouvoir laisser courir en liberté Mladic pendant une nouvelle quinzaine d'années, il s'agit d'une grave injustice".
Belgrade doit arrêter et livrer Mladic au Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) de La Haye.
Aux yeux de certains parlementaires serbes, la résolution est injuste car elle ignore les crimes de guerre commis contre les Serbes ou parce qu'elle ne qualifie pas les évènements de "génocide".
"Nous souhaitions une résolution complètement différente mais apparemment, ce n'est pas possible", a déclaré Cedomir Jovanovic du parti libéral démocrate. "Notre société n'a pas la force nécessaire", a-t-il ajouté.
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