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Le nuage de cendres volcaniques en dix questions

Article rédigé par franceinfo
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1/ Où est-il actuellement?

Le nuage de cendres est stationnaire au-dessus de la France. Et ne devrait pas beaucoup bouger dans les heures à venir.

Sur cette carte, les lignes rouges correspondent aux altitudes entre le sol et 6000 mètres, les lignes vertes au-dessus.

2/ Jusqu'à quand ce phénomène va-t-il durer?

Quelques jours, semaines ou mois : impossible de prédire la durée du phénomène. La seule information nouvelle, l'augmentation ce matin de l'activité du volcan islandais d'Eyjafjallajokull. Les cendres projetées par le volcan atteignent désormais 8,5km de
hauteur selon Magnus Tumi Gudmundsson, de l'université
d'Islande.

3/ Y a-t-il un risque pour la santé?

Les experts restent prudents sur la dangerosité des cendres. Celles-ci stagnent pour l'instant entre 5 000 et 8 000 mètres d'altitude. Lorsqu'elles descendront à un niveau respirable par l'homme, tout dépendra de la taille des particules : si elles sont fines, elles passeront dans les poumons. Les poussières forment des gouttelettes chargées d’acide sulfurique, potentiellement irritantes.

4/ Pourquoi est-ce que les avions ne peuvent pas voler?

Les poussières volcaniques peuvent causer des dommages aux moteurs et au fuselage des avions. Les réacteurs risquent d'être bloqués par des dépôts solides qui se forment en fondant sous la chaleur intense.

5/ Quel recours pour les voyageurs?

Les assurances-annulation ne couvrent pas ce genre de risque. Les passagers ne peuvent qu’espérer un geste commercial de leur compagnie. Les seuls à pouvoir espérer un remboursement sont ceux qui ont payé avec une carte de crédit qui fournit ce genre de prestations.
Mais en Europe les passagers sont protégés.

6/ Quel impact sur le climat?

A long terme, le nuage de cendre volcanique peut faire baisser la température globale, s'il fait écran aux rayons du soleil en s'élevant au-dessus de la couche de nuages.

7/ Quelles conséquences sur l'économie?

La paralysie coûte 150 millions d'euros par jour aux compagnies aériennes, selon l'association internationale du transport aérien. Côté dédommagement, les passagers n'ont aucune garantie des compagnies, l'éruption du volcan étant un cas de «force majeure». Les assurances annulation des touristes n'interviennent pas dans ce genre de situation.

8/ Un deuxième volcan pourrait-il prendre le relais du premier?

L'éruption du volcan Eyjafjallajokull pourrait être suivie par celle du Katla, cinq fois plus gros. Sa dernière éruption, en 1918, avait duré vingt-quatre jours, avec des effets dévastateurs.

9/ Est ce que c'était prévisible?

Il y a un mois et demi, les contrôleurs du ciel européens avaient simulé l'arrivée d'un nuage de cendres dû à l'éruption d'un volcan en Islande. Coïncidence, car le scénario était jugé très improbable à l'époque. Un exercice identique avait déjà eu lieu en 2009, en cas d'éruption en Italie.

10/ Quels sont les précédents?

Il s’agit de la première éruption volcanique importante qui frappe l’Europe depuis celle de l’Etna (Sicile), en 2002. En 1991, l'éruption du Pinatubo, aux Philippines, avait provoqué un nuage de cendres monté à 15 000 mètres d'altitude. Conséquence : une baisse de la température moyenne à la surface du globe de 0,4°C, pendant deux ans.

En 1982, un Boeing 747 de la British Airways avait temporairement perdu l'usage de ses quatre moteurs en traversant un nuage de cendres. Il survolait le volcan Galunggung en Indonésie.

L'éruption d'un autre volcan islandais, le Laki, avait déjà causé de nombreux dégâts en Europe. Celle-ci avait duré du 8 juin 1983 au 7 février 1984 et fut suivie d'un hiver extrêmement rigoureux.

Marianne Rigaux

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