Le mouvement des Indignés espagnols a voté lundi la poursuite de l'occupation de la Puerta del Sol (centre de Madrid)
Le camp des "Indignados" de Barcelone, 2e ville d'Espagne, avait été évacué vendredi.
Ce mouvement, apparu lors de la campagne des élections locales et régionales du 22 mai, proteste contre la gestion de la crise économique et financière. Il s'inspire du "printemps arabe".
Il a mobilisé plusieurs dizaines de milliers de personnes à travers l'Espagne pour dénoncer la politique d'austérité et le chômage, conséquence, selon ses partisans, d'une "séquestration des démocraties européennes par les marchés financiers internationaux".
"Los Indignados" reprochent aux gouvernements d'avoir renfloué les pertes du secteur financier après la crise de 2008-2009 et d'en faire payer le prix aux peuples, victimes de l'austérité et du chômage (qui dépasse les 20% en Espagne, avec un taux de 45 % chez les jeunes).
Les élections du 22 mai ont tourné à la déroute pour le PSOE, parti socialiste au pouvoir depuis 2004, qui a perdu notamment ses bastions de Barcelone et Séville. Le gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero, qui ne briguera pas un nouveau mandat lors des élections législatives de 2012, va devoir trouver un juste milieu entre les revendications contradictoires de ce mouvement social, d'une part, et, d'autre part, des investisseurs et des marchés. Lesquels réclament, eux, davantage de contrôle sur le déficit public.
Le mouvement espagnol, qui se présente sous le nom de "Democracia Real Ya" (Démocratie réelle maintenant), a essaimé ces derniers jours depuis Madrid dans tout le pays et dans d'autres capitales européennes, à Paris notamment. Là, un mouvement "Réelle démocratie" affirme qu'une "révolution européenne" est en cours. Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, dit ne pas croire pas à un "été européen" qui ferait suite au "printemps arabe".
Relayé par les réseaux sociaux, le mouvement, rejoint par des citoyens de tous horizons (jeunes, vieux, chômeurs, artistes, stagiaires, employés, retraités...), s'est développé autour de revendications multiples, visant le chômage, la précarité, la "corruption" des hommes politiques ou encore la loi électorale favorisant les grands partis.
Les "indignés" de Barcelone évacués
Le camp des "indignés" place de Catalogne dans la seconde ville d'Espagne a été évacué vendredi de façon musclée par la police espagnole. A coups de matraques et de balles en caoutchouc, les policiers ont dispersé un groupe qui bloquait l'entrée de la place, au centre de Barcelone, pendant que les services municipaux démontaient le campement.
"121 personnes ont reçu des soins, dont 37 policiers" et 12 personnes légèrement atteintes ont été hospitalisées, ont annoncé les urgences.
Officiellement, les services municipaux de Barcelone souhaitaient faire place nette en prévision des festivités éventuelles à l'issue de la Ligue des Champions de football qui oppose samedi à Londres le FC Barcelone au club Manchester United.
"Une fois le nettoyage terminé, ils pourront revenir, mais sans les tentes, les couteaux et les objets potentiellement dangereux", avait expliqué une porte-parole de la police catalane.
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