Cinecittà, transformée en parking ou en supermarché ? C'estce que craignent les signataires de la pétition lancée mercredi par la sociétédes Auteurs, Réalisateurs et Producteurs. "Alertés par leur confrèreEttore Scola, les cinéastes européens sont scandalisés de constater que lesstudios de Cinecittà, haut-lieu du patrimoine cinématographique mondial, sontmis en péril pour des motifs spéculatifs" , explique la pétition. Parmiles premiers signataires, on compte les réalisateurs français Claude Lelouch,Costa-Gavras, Michel Hazanavicius, Cédric Klapisch et Radu Mihaileanu."Est-il urgent de détruire ce lieu inséparable ducinéma de Fellini, Visconti, Comencini, Lattuada, entre autres, pour construireun centre de fitness ? Maigrir au dépens du patrimoine et de la culture,tout un symbole : même sous Berlusconi, ils n'avaient pas osé !" ,ajoute l'ARP. C'est dans ces studios qu'ontété tournés, entre autres, La dolce vita, Cléopâtre, Ben Hur, Gangs of New York , ou encore LeMépris de Jean-Luc Godard . Cinecittà a connuune deuxième jeunesse dans les années 2000, grâce au tournage de séries comme Rome ou Kaamelott .Occupation symbolique des studiosMais c'est surtout sur place que la mobilisation prend corps :les travailleurs ont lancé un mouvement de grève pour défendre leurs emplois.La société Cinecittà Studio Spa, qui détient les studios, envisage desous-traiter certaines des activités, comme la scénographie ou lapost-production. Conséquence : "des dizaines d'ouvriers, d'artisans,doivent quitter ce site pour aller éventuellement travailler ailleurs,certaines tâches sont confiées à des sociétés externes et nous ne comprenonspas comment ces projets peuvent être synonymes de développement des studios" ,déclare Alberto Manzini, responsable de la confédération syndicale CGIL.La société propriétaire se défend en affirmant qu'aucunemploi ne sera supprimé. En attendant d'être fixés sur leur sort, les employésdes studios mènent une occupation symbolique des studios ; "car lavraie grève coûte cher" , précise Alberto Manzini.Soutenus par les responsables politiques de gauche, lesgrévistes ont rencontré mardi dernier le ministre italien de la Culture ;par ailleurs l'ARP en appelle aux autorités européennes "pour protéger etclasser ce monument historique de la culture" .