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Le mécanisme d'entraide de 750 milliards d'euros n'est toujours pas finalisé et sera l'objet d'une réunion vendredi

Décidé dans la douleur il y a une semaine par les pays de la zone euro, le mécanisme d'aide exceptionnel doit maintenant être décliné en mesures concrètes.Et c'est là que les difficultés commencent. Les pays sont partagés sur les modalités. L'euro est à son plus bas niveau depuis 4 ans et les marchés redoutent que la rigueur entrave la croissance.
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Jean-Claude Juncker, président de l'Eurogroupe (AFP - Georges Gobet)

Décidé dans la douleur il y a une semaine par les pays de la zone euro, le mécanisme d'aide exceptionnel doit maintenant être décliné en mesures concrètes.

Et c'est là que les difficultés commencent. Les pays sont partagés sur les modalités. L'euro est à son plus bas niveau depuis 4 ans et les marchés redoutent que la rigueur entrave la croissance.

Lundi, l'Eurogroupe a longuement débattu des modalités techniques du plan qui devraient être précisées cette semaine en s'inspirant des conditions assorties au dispositif de soutien à la Grèce.

"La réunion du 21 mai sera consacrée à trouver des moyens et des solutions pour régler les détails techniques" du dispositif et "nous avons besoin de l'expertise de nos hauts fonctionnaires pour préparer cette rencontre, il n'y a rien de dramatique qui se prépare", a assuré M. Juncker le président de l'Eurogroupe.

En coulisses pourtant et comme le week-end dernier, deux visions se sont affrontées : la vision allemande, appuyée notamment par les Pays-Bas, d'un mécanisme activé par les parlements nationaux au cas par cas et celle française d'un dispositif permanent.

"Il y a parfois sur des questions de détails, qui très souvent sont d'origine parlementaire, le besoin d'échanger des points de vue" a d'ailleurs reconnu M. Juncker. "Cela est d'autant plus surprenant" de la part de l'Allemagne et de la France que le 9 mai, Paris avait annoncé être en "accord total" avec l'Allemagne sur le plan de soutien, a ironisé le président de l'Eurogroupe.

Divergences entre Paris et Berlin

La ministre française des Finances Christine Lagarde a reconnu de son côté que la question d'une ratification parlementaire à chaque activation du mécanisme avait été "débattue", mais que "ce n'est pas du tout ce qui est prévu". "Dans la grande majorité des Etats, à l'exception d'un ou deux petits (...), il n'est pas question de revenir au Parlement à chaque fois qu'on active. C'est une garantie qui est donnée pour l'ensemble du programme", a-t-elle précisé.

Selon des sources européennes, l'Allemagne et les Pays-Bas auraient en revanche obtenu que le vote à l'unanimité des Etats de la zone euro soit requis à chaque activation du mécanisme.

Par ailleurs, Mme Lagarde a souligné que les ministres avaient "longuement débattu" de la question "de savoir à combien sera plafonnée la garantie par émission" que versera chaque pays. "On a utilisé le plafond qui a été retenu par le projet de loi allemand, qui est de 120% de l'engagement qui est consenti", a-t-elle dit.

Contrôle des budgets
Plus tôt dans la journée, l'Allemagne avait insisté sur la nécessité pour l'Europe de s'attaquer à la réduction des déficits et la réforme du pacte de stabilité.

Berlin a annoncé préparer des propositions afin de se prémunir contre d'autres crises de la dette et des journaux ont laissé entendre qu'il pourrait s'agir d'un mécanisme de "frein à la dette" similaire à celui inscrit l'an dernier dans la constitution allemande.

De son côté, le membre allemand du directoire de la Banque centrale européenne, Jürgen Stark, s'est prononcé en faveur de la création d'un organisme indépendant capable de sanctionner les pays ayant adopté l'euro si leur budget s'enfonce trop dans le rouge.

Quels risques pour la croissance ?
Malgré les efforts engagés ces dernières semaines par les pays de la zone euro, la situation sur les marchés reste tendue. L'euro cotait à son plus bas niveau depuis quatre ans à 1.2234 dollar. Il a déjà perdu 14% depuis le début de l'année.

L'euro est une "monnaie crédible", a pourtant tenu à assurer mardi Jean-Claude Juncker, à l'issue d'une réunion avec ses homologues des seize pays partageant la monnaie commune.

Pas sûr que cela suffise. Les investisseurs redoutent notamment que les mesures d'austérités annoncées notamment en Espagne, au Portugal et en Italie n'entravent le retour de la croissance.

Jean-Claude Juncker a dit avoir demandé à la Commission européenne de mener d'ici l'été une étude sur les effets de la consolidation budgétaire sur la reprise économique.

Pour Christine Lagarde, cela dépend des pays. La ministre des finances a estimé que certains devaient accélérer cette consolidation alors que d'autres disposaient d'une marge de manoeuvre. La France est dans une position médiane a-t-elle jugé.

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