Cet article date de plus de treize ans.

Le marathon du scrutin européen s'achève

La montée en puissance des partis extrémistes anti-européens, en plus d'une abstention record, pourrait être l'un des faits marquants des élections au Parlement de Strasbourg qui s'achèvent aujourd'hui dans un contexte de crise économique aiguë. En France, la surprise pourrait venir de la troisième place...
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Radio France © France Info)

Après la Grande-Bretagne et les Pays-Bas qui avaient ouvert le bal jeudi, puis les Irlandais et les Tchèques qui ont suivi vendredi, ce sont les Slovaques, Lettons, Maltais, Chypriotes, Italiens et Français d'Outre-mer qui se sont rendu aux urnes hier.

En métropole, comme dans la plupart des pays membres de l'UE, le scrutin sera ouvert jusqu'à 18h, mais dans certaines communes françaises, des arrêtés préfectoraux ont retardé l'heure de clôture à 19h ou à 20h, comme à Paris, Marseille ou Lyon. Au total, 44 millions d'électeurs sont invités à se rendre aux urnes pour désigner les 72 députés français qui siègeront pendant cinq ans au Parlement européen de Strasbourg.
A 12h00, le taux de participation était légèrement supérieur à celui enregistré lors des dernières européennes selon le ministère de l'intérieur: 14,81% en 2009 contre 13,65% en 2004.

Les premiers résultats globaux, permettant de donner la couleur politique du futur Parlement, seront publiés à partir de 20h GMT. Mais déjà, ceux communiqués dès vendredi aux Pays-Bas ont planté le décor de ce scrutin où quelque 388 millions de citoyens sont appelés à élire 736 eurodéputés.

Le parti d'extrême droite (PVV) néerlandais a obtenu 17% des voix, devenant la deuxième formation politique du pays. "Cela confirme les craintes" d'une montée des extrêmes, estime Antonio Missiroli, analyste au European Policy Centre de Bruxelles. Si cette percée ne se reproduira pas dans tous les pays de l'UE, elle préfigure, de l'avis de nombreux analystes, de bons scores des partis protestataires, populistes et anti-européens, en Autriche, Grande-Bretagne, Bulgarie, ou Slovaquie. Des mouvements qui bénéficient aussi de la forte abstention annoncée. Aux Pays-Bas, la participation n'a été que de 36,5% contre 39,2% en 2004, selon des données provisoires.

Dans ce contexte de désintérêt, les partis conservateurs modérés et le groupe PPE (Parti populaire européen) sont donnés favoris pour rester la principale force du Parlement européen, consolidant la suprématie de la droite en Europe, où elle dirige déjà la grande majorité des gouvernements.

Selon Hugo Brady, chercheur au "Centre for European Reform" de Londres, "le centre-gauche va échouer à tirer avantage de la crise actuelle du capitalisme. Dans les pays les plus importants, il est soit au pouvoir et très impopulaire (Grande-Bretagne, Allemagne, Espagne) soit dans l'opposition et en pleine crise (France, Italie, Pologne)".

En France, les derniers sondages donnent les listes UMP Nouveau-Centre en tête des intentions de vote, devant le Parti socialiste (qui espère dépasser la barre des 20%), tandis que le MoDem de François Bayrou et Europe Ecologie, emmené par Daniel Cohn Bendit, se partagent la troisième place. Le duel des deux leaders, qui a tourné à l'empoignade verbale jeudi soir, a dominé la fin de campagne.

Anne Jocteur Monrozier, avec agences

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.