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Le groupe laitier français a annoncé mardi le lancement d'une offre publique d'achat sur l'italien Parmalat

L'offre porte sur la totalité du groupe agroalimentaire italien à 2,60 euros l'action, pour un total de 3,375 milliards d'euros.Parmalat est suspendu en bourse dans l'attente d'un communiqué.
Article rédigé par Laurent Ribadeau Dumas
France Télévisions
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Temps de lecture : 2 min
Des produits laitiers Parmalat dans une grande surface à Rome (AFP - ANDREAS SOLARO)

L'offre porte sur la totalité du groupe agroalimentaire italien à 2,60 euros l'action, pour un total de 3,375 milliards d'euros.

Parmalat est suspendu en bourse dans l'attente d'un communiqué.

Le 11 avril, le tribunal de Parme avait débouté le groupe français.

Celui-ci avait présenté un recours contre la décision de Parmalat de repousser à fin juin son assemblée générale, initialement convoquée mi-avril. La firme italienne entendait ainsi s'opposer à la prise de contrôle.

Lactalis avait annoncé le 22 mars être monté à 29 % dans le capital de Parmalat.

Le gouvernement italien tente de s'opposer à cette prise de contrôle. Outre l'affaire Lactalis-Parmalat, les autorités de Rome ne digèrent pas la récente multiplication des manoeuvres des groupes français dans la Péninsule: rachat du joaillier Bulgari par LVMH, discussions entre EDF et les actionnaires italiens d'Edison pour trouver un accord sur le contrôle du groupe d'énergie italien...

Lactalis, "un flibustier dans une mer de lait"
Le groupe français, qui appartient à la famille Besnier, 15e fortune de France, est propriétaire d'une quarantaine de marques, surtout de fromages, en France et à l'étranger. Des marques parmi les plus connues: Président, Lepetit, Bridel, Ba, Galbani (en Italie)... Employant 38.700 personnes, il réalise un chiffre d'affaires de 8,4 milliards d'euros, dont 60 % à l'étranger (notamment aux Etats-Unis).

Lactalis est "l'entreprise la plus secrète de France, celle qui ne publie aucun bilan officiel, dont le président refuse la moindre photo", rapporte Les Echos. Le journal économique évoque la "rudesse du comportement" et la "science des rapports de force" du "fromager de Laval" qu'il n'hésite pas à qualifier de "flibustier". Jusque-là, le groupe fromager n'a guère rencontré de résistance: il vient ainsi de racheter Wälchli, premier fabricant de saint-nectaire.

Mais avec Parmalat, qui renforcerait ses positions au Canada et en Australie, Lactalis a peut-être trouvé ses limites. "Ses méthodes de flibustier effrayent, ainsi que ses discours à l'emporte-pièce sur l'archaïsme des syndicats ou l'inutilité des coopératives", constate Les Echos. Il s'est par ailleurs retrouvé récemment écarté de la reprise d'Entremont (emmental) et de Yoplait (yaourts).

Parmalat: un groupe qui revient de loin
Parmalat est lui aussi un fabricant de produits laitiers qui emploie près de 14.000 employés dans le monde. En 2010, la multinationale a réalisé un chiffre d'affaires de 4,3 milliards d'euros, dont 963 millions en Italie, en hausse de 8,5 %.

Le groupe revient de très loin. En 2003, il fait faillite, laissant un trou de 14 milliards d'euros et engloutissant les économies de 135.000 épargnants, rapporte un article du Monde. Il employait alors quelque 36.000 personnes. En fait, il était au bord du gouffre depuis de nombreuses années et ne survivait qu'au prix de grossières falsifications de bilan et grâce à des instruments financiers sophistiqués.

Parmalat a été restructuré à la hache par Enrico Bondi qui l'a recentré sur ses activités de base: le lait à longue conservation et les jus de fruits. Les filiales dans d'autres activités ont été vendues, notamment les intérêts dans le tourisme.

En décembre 2010, son ancien patron, Calisto Tanzi, a été condamné par le tribunal de Parme à 18 ans de prison pour faillite frauduleuse.

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