Le gouvernement italien de Silvio Berlusconi a remporté jeudi un vote de confiance au Sénat sur son plan d'austérité
S'élevant à 24,9 milliards d'euros, il devra maintenant être adopté défitinitivement par la Chambre des députés d'ici la fin du mois de juillet.
Défini comme un "acte de courage" par Silvio Berlusconi, le recours au vote de confiance - dispositif fréquemment utilisé par le gouvernement -visait à assurer une adoption rapide du texte.
Il lui permet d'éviter l'examen d'environ 1 700 amendements et à resserrer les rangs au sein de la majorité de droite.
Le gouvernement aura également recours au vote de confiance à la chambre des députés.
Alors que la popularité du Cavaliere est en berne, la majorité est en effet en proie à des dissensions et a été secouée par la démission de plusieurs ministres.
Le dernier en date, , qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt pour complicité avec la mafia, a démissionné mercredi.
Au cours des derniers mois, deux autres ministres du gouvernement ont dû démissionner après avoir été cités dans des affaires de corruption.
Le chef de file des sénateurs du parti majoritaire Peuple de la Liberté, Maurizio Gasparri, a salué l'adoption de cette cure d'austérité qui permettra selon lui de "bloquer les manoeuvres spéculatives externe et les crises internes".
L'opposition de gauche a de son côté dénoncé une loi "injuste", qui "enlève au pays ses perspectives de croissance et de développement", selon Anna Finocchiaro, présidente des sénateurs du Parti Démocrate.
Grandes lignes du plan d'austérité italien
Adopté fin mai par le gouvernement pour rassurer les marchés et assainir les finances publiques, ce plan d'austérité porte sur les années 2011 et 2012.
Il prévoit notamment un gel de trois ans des salaires des fonctionnaires, une réduction de 10% des budgets des ministères, une forte réduction des transferts financiers aux collectivités locales ainsi qu'un renforcement de la lutte contre l'évasion fiscale.
Au niveau des retraites, la modification des périodes de départs va entraîner desdécalages de plusieurs mois pour les salariés. Le plan contient par ailleurs des mesures de mise en oeuvre d'une réforme de 2009 entraînant la prise en compte de la hausse de l'espérence de vie dans le calcul de l'âge de départ à partir de 2015.
Ce plan d'austérité doit permettre à Rome de ramener le déficit public à 2,7% du PIB en 2012 contre 5,3% en 2009 afin de rassurer les marchés alors que l'Italie affiche l'une des dettes publiques les plus élevées du monde et qui devrait représenter 118,4% du PIB cette année.
Effet négatif sur la demande intérieure
Pour cette année, la banque d'Italie table désormais sur une croissance du PIB de 1% contre une précédente prévision de 0,7% datant de janvier. Elle prévoit toujours une croissance de 1% pour 2011, la reprise devant rester "modérée" notamment à cause des effets négatifs du plan d'austérité sur la demande.
Cette révision à la hausse est due à la croissance soutenue du commerce international, l'économie italienne étant très exportatrice, a expliqué la Banque d'Italie dans son bulletin économique.
La Banque d'Italie estime qu'"un ralentissement de l'activité économique est prévisible au cours de la deuxième partie de 2010 sous l'effet de la fin des mesures de soutien à la consommation".
Grogne des régions
Cette cure d'austérité suscite en particulier la grogne des présidents de Régions, de droite comme de gauche.
Selon les régions, les économies de 8,5 milliards d'euros qui leur sont imposées et qui représentent près de la moitié de la réduction des dépenses publiques prévues dans le cadre de ce plan, ne leur permettront plus d'assurer certains services à la population en matière sociale ou de transport.
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