Le général Jaruzelski, dernier dirigeant de la Pologne communiste, est mort

Il restera dans l'histoire comme celui qui a imposé la loi martiale à son pays le 13 décembre 1981 pour tenter en vain de mater le syndicat Solidarité (Solidarnosc, en polonais) de Lech Walesa. Le général Wojciech Jaruzelski, homme fort de la Pologne communiste, est mort à l'âge de 90 ans des suites d'une longue maladie, a annoncé dimanche 25 mai l'agence PAP. 

Personnage complexe, Wojciech Jaruzelski fut aussi le premier dirigeant communiste en Europe à ouvrir, huit ans plus tard, en 1989, une transition vers la démocratie. Cette transition a assuré le succès total de Solidarnosc, le premier syndicat indépendant du bloc soviétique.

"Il aurait été un grand homme s'il avait vécu à une autre époque" 

Visage dissimulé la plupart du temps derrière de larges lunettes noires, front dégarni, tête haute, allure rigide, le général Jaruzelski se plaisait à répéter : "Seule l'histoire me rendra justice." "Je crois qu'il ne prenait pas plaisir à la vie, à ses petites joies. Le travail et la politique avec un grand P ont toujours été prioritaires pour lui", a écrit sa fille Monika dans un livre biographique.

En 2010, il avait été officiellement accusé de "crime communiste" pour avoir imposé la loi martiale. Il risquait à ce titre dix ans de prison. Mais son état de santé l'avait empêché, dès 2011, d'assister à son procès. En juillet 2011, il avait avoué qu'il souffrait d'un cancer des glandes lymphatiques. "Il aurait été un grand homme s'il avait vécu à une autre époque. Mais il a fait partie d'une génération malheureuse", a réagi son ancien ennemi Lech Walesa.

Comme le rapportait Le Parisien en février dernier, sa femme, Barbara Jaruzelska, 84 ans, avait récemment demandé le divorce. Elle accusait d'infidélité celui qui a été son mari pendant cinquante-trois ans, en raison d'une liaison avec son aide-soignante.