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Le casse-tête Assange pourrait s'éterniser

L'imbroglio juridique autour de la présence de Julian Assange à l'ambassade d'Équateur à Londres pourrait durer. Quito a accordé jeudi l'asile politique au fondateur de WikiLeaks, tandis que Londres compte l'extrader vers la Suède où il est accusé de crimes sexuels.
Article rédigé par Clara Beaudoux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Franceinfo (Franceinfo)

"Il n'y a pas de limite dans le temps ", reconnaît le ministre britannique des Affaires étrangères. Cela pourrait donc prendre un temps "considérable ", poursuit William Hague, interrogé sur la présence de Julian Assange dans l'ambassade d'Équateur de la capitale britannique.

Londres est bien décidée à extrader le fondateur de WikiLeaks vers la Suède, malgré la décision de Quito de lui accorder l'asile politique. Seulement voilà, pour l'extrader, encore faudrait-il le faire sortir de l'ambassade. Et cela ne semble pas être une mince affaire. 

L'ambassade, un territoire diplomatique protégé

En effet, tant que Julian Assange se trouve dans l'enceinte de l'ambassade, il est en territoire diplomatique protégé, en application de la Convention de Vienne, et donc en théorie hors d'atteinte des forces de l'ordre. Même si Londres a fait savoir à Quito qu'une loi de 1987, adoptée dans la foulée de l'agression d'un policier britannique devant l'ambassade libyenne à Londres, l'autorisait à lever le statut diplomatique de l'ambassade "pour agir et arrêter Julian Assange dans l'enceinte diplomatique ".

"Une entrée non autorisée dans l'ambassade d'Équateur serait une violation flagrante de la Convention de Genève ", a aussitôt rétorqué Quito. Face aux conséquences politiques potentielles d'une telle décision, le ministre britannique des Affaires étrangères semble pour l'instant exclure l'idée d'un assaut.

L'exemple du cardinal hongrois qui resta 15 ans dans l'ambassade des États-Unis de Budapest

"Cela peut durer beaucoup plus que des mois, on connaît des cas dans lesquels cela a duré quelques dizaines d'années ", explique sur France Info Alain Pelet, ancien président de la Commission de Droit International de l'ONU, faisant référence au cardinal hongrois  József Mindszenty resté ainsi 15 ans dans l'ambassade des États-Unis de Budapest.

Réunions de crise à Guayaquil et Washington

La tension monte entre le petit pays d'Amérique Latine et la capitale britannique. L'Équateur a indiqué jeudi qu'il n'excluait pas de saisir la Cour Internationale de Justice (CIJ) de la Haye pour contraindre la Grande-Bretagne à laisser partir Julian Assange. L'ex-juge espagnol Baltasar Garzon, qui coordonne sa défense, a annoncé également qu'il saisirait la CIJ si Londres refusait d'accorder "un sauf-conduit" à son client pour qu'il rejoigne l'Équateur.

Quito a convoqué les ministres des Affaires étrangères de l'Union des nations sudaméricaines (Unasur) dimanche à Guayaquil. L'Organisation des Etats américains (OEA) a également convoqué une réunion d'urgence jeudi à Washington pour traiter des relations entre l'Équateur et la Grande-Bretagne.

Quant à Julian Assange, il a prévu de faire une déclaration publique dimanche, comme indiqué sur le compte twitter de WikiLeaks : 

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