Le 1er trimestre 2010 a vu la Hongrie quitter la zone rouge, alors que la Finlande l'a retrouvée de façon inattendue

L'économie hongroise, qui inquiétait les marchés récemment, est sortie de la récession au 1er trimestre avec une croissance du PIB de 0,9% par rapport au trimestre précédent, selon les chiffres officiels définitifs parus mercredi.

Dans le même temps, la Finlande, déjà durement frappée par la crise économique en 2009, est retombée en récession.

Au premier trimestre, le Produit intérieur brut (PIB) finlandais a reculé de 0,4% par rapport au 4e trimestre 2009, où l'économie du pays s'était déjà contractée de 0,2%, selon les derniers chiffres de l'Office finlandais de la statistique. "Deux baisses trimestrielles de suite, c'est vraiment une surprise", a commenté Tiina Helenius, économiste en chef de Handelsbanken en Finlande, qui a qualifié les chiffres de "mauvais" et "décevants". "Les consommateurs restent prudents, ce qui est visible en particulier dans la demande de services", a-t-elle estimé pour expliquer ces résultats.

La Finlande était brièvement sortie de la récession au 3e trimestre 2009, avec une croissance de 0,5%. Au 4e trimestre 2009, les statistiques finlandaises avaient initialement calculé une croissance nulle, mais le chiffre a été révisé à la baisse. Une récession est définie par convention par deux trimestres consécutifs de baisse du PIB.

En glissement annuel, selon des chiffres corrigés des variations saisonnières, le PIB finlandais a reculé de 0,8%.

La Finlande, très dépendante de ses exportations, a été touchée très durement par la crise, affichant en 2009 la pire récession de la zone euro, devant l'Irlande.

La Hongrie rassure les marchés
L'économie hongroise, sortie de la récession au 1er trimestre 2010, a donc affiché une croissance du PIB de 0,9% par rapport au trimestre précédent, selon les chiffres officiels définitifs publiés mercredi. Le Produit intérieur brut hongrois avait été auparavant en baisse pendant cinq trimestres consécutifs, depuis le 4e trimestre 2008.

Sur un an, la hausse affichée est plus modeste, de 0,2%, selon le Bureau central des statistiques KSH. Cette croissance du PIB est tout de même une surprise car les analystes tablaient encore sur une récession de 0,1 à 0,3% et n'attendaient un retour à la croissance que pour le deuxième ou le troisième trimestre.

Ces derniers jours, l'économie hongroise a suscité des inquiétudes sur les marchés, après des déclarations alarmantes de dirigeants politiques comparant la Hongrie à la Grèce criblée de dettes, démenties lundi par le ministre de l'Economie.

Mercredi, le Premier ministre hongrois Viktor Orban a assuré qu'il ferait tout pour maintenir le déficit à 3,8% du PIB, comme convenu avec le Fonds monétaire international (FMI). "L'objectif en termes de déficit est un héritage et, selon moi, surtout dans le contexte économique mondial actuel, il est impossible de changer cet objectif au cours de l'année, donc si cet héritage est de 3,8%, alors je ferai tout pour que cet objectif soit atteint", a-t-il déclaré à la télévision nationale.

Confronté à une crise de crédibilité des finances publiques après des déclarations alarmistes de proches du Premier ministre comparant la Hongrie à la Grèce croulant sous les dettes, Viktor Orban a annoncé l'introduction d'une taxe sur les banques, des mesures d'austérité et des baisses d'impôts pour les entreprises afin de générer de la croissance et de nouvelles recettes.