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La Russie rouvre le gaz

Au lendemain de la signature d'un accord entre Kiev et Moscou, la circulation du gaz russe a repris aujourd’hui dans les gazoducs ukrainiens, passage obligé vers des pays européens privés d'approvisionnement depuis près de deux semaines. L'épilogue d'une crise qui a souligné la vulnérabilité énergétique d'une Europe toujours très dépendante de la Russie.
Article rédigé par franceinfo
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Le géant russe Gazprom a rouvert les vannes dans la matinée, vers 10h30 à Moscou (8h30 à Paris), selon un porte-parole du monopole d'Etat Boris Sapojnikov. Une autre station à Pisarevka rapportait aussi la reprise du flux, confirmée par la compagnie d'Etat ukrainienne Naftogaz. Le gaz russe a recommencé à affluer en Slovaquie via l'Ukraine, au compresseur de Velke Kapusany, le premier point d'entrée européen situé à la frontière slovaco-ukrainienne. Premier pays européen alimenté par le gaz qui transite via l'Ukraine, la Slovaquie qui dépend à 98% de la Russie pour son ravitaillement en gaz et en pétrole, avait vu ses livraisons suspendues depuis le 7 janvier et était en "état d'urgence énergétique" .

Moscou avait suspendu l'approvisionnement européen le 7 janvier dernier, en plein conflit avec Kiev. La Russie, qui avait suspendu l'alimentation de l'Ukraine au 1er janvier, faute d'accord sur les tarifs, l'accusait de siphonner le gaz destiné à l'Europe. La Russie fournit environ un cinquième du gaz de l'Europe, 80% transitant par l'Ukraine. Au cœur de l'hiver, plus de 15 pays des Balkans et de l'est de l'Europe ont dû trouver des sources d'énergie alternatives. La rupture d'approvisionnement a entraîné la fermeture d'usines tandis que plusieurs millions de personnes grelottaient dans des maisons sans chauffage.

L'Europe hausse le ton

La Commission européenne envisage une action en justice après la crise du gaz déclenchée par un conflit commercial entre Moscou et Kiev, a annoncé son président Jose Manuel Barroso. Le président de la Commission européenne a par ailleurs confirmé que l'Union cherchait à réduire sa dépendance au gaz russe. "Je ne juge pas les intentions. Je ne qualifie pas les motivations. Mais il y a un fait objectif: le gaz russe n'arrive pas dans l'Union européenne", a-t-il commenté.

Lundi soir, le Premier ministre russe Vladimir Poutine et son homologue ukrainienne Ioulia Timochenko avaient finalement paraphé l'accord négocié par les chefs de Gazprom et Naftogaz. Selon les termes de ce nouvel accord, Kiev paiera son gaz 20% moins cher en 2009 que le prix moyen acquitté par les Européens, de 450 dollars (347 euros environ) pour 1.000 mètres cubes, selon Moscou. D'après Gazprom, le tarif sera 360 dollars (277 euros environs) pour le premier trimestre, contre 179,5 (138,4 euros) l'an dernier, et les prix seront révisés sur une base trimestrielle.

Caroline Caldier avec agences

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