Cet article date de plus de treize ans.

La République tchèque prend la présidence de l'UE

A partir d’aujourd’hui, 1er janvier 2009, la République tchèque prend officiellement la présidence de l’Union européenne pour les six mois à venir. C’est la première fois qu’un pays issu du bloc soviétique a cette charge. Une présidence qui s'annonce difficile, surtout après un semestre français marqué par l'hyperactivité de Nicolas Sarkozy…
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Radio France © France Info)

La République tchèque préside l'Union européenne depuis ce matin, 1er janvier 2009. Prague succède donc à Paris et le Premier ministre tchèque Mirek Topolanek remplace Nicolas Sarkozy à la tête du Conseil européen jusqu'en juin prochain. Nicolas Sarkozy qui aura été omniprésent sur la scène européenne ces six derniers mois et dont le bilan est jugé positif par la grande majorité de ses partenaires européens (voir notre article ci-dessous).

A partir d’aujourd’hui, le changement de style est donc assuré entre l'hyperactif président français et le très discret chef du gouvernement tchèque. Et c'est certainement une présidence difficile qui s'annonce pour les Tchèques, partagés entre leur président "euro-dissident" Vaclav Klaus et leur Premier ministre "euro-fréquentable", mais loin d'être enthousiaste, Mirek Topolanek. Comme d'autres députés européens, le britannique Graham Watson, président du groupe des démocrates libéraux au parlement européen, ne cache pas "certaines préoccupations". "J'espère que la politique entre M. Klaus et M. Topolanek et les difficultés de cette relation ne seront pas trop compliquées pour l'Union", commente-t-il sur France Info.

Sur le plan des défis qui attendent l’Europe et sa présidence ces six prochains mois, plusieurs dossiers sensibles. Défis économiques notamment. Prague aura ainsi la tâche particulièrement ardue de mettre en œuvre le plan de relance économique de 258 milliards d'euros adopté par les Vingt-Sept sous la présidence française. Défis constitutionnels aussi avec l’enlisement du processus de simplification des prises de décision. Une présidence qui s’achèvera avec les élections européennes de juin.

Mais Prague, qui s’est tenue jusqu’ici très en retrait des efforts d’intégration européens, montrera-t-elle la même détermination que Paris à s’investir dans l’avenir des 27 ? De l'avis d'un grand nombre de députés européens, la réponse est non. "Il y a beaucoup de choses qui parlent en faveur de la République Tchèque"... mais "il ne faut peut-être pas trop attendre de cette présidence tchèque", estime ainsi le député britannique Graham Watson.

Ancien pays communiste de 10,4 millions d’habitants, la République tchèque, à présent dirigée par un gouvernement minoritaire et résolument pro-américain, n’a pas ratifié le traité de Lisbonne sur la réforme des institutions. Elle n’est pas pressée non plus d’adopter l’euro et voit d’un œil méfiant tout transfert de souveraineté en direction de Bruxelles.

Mais à en croire le ministre tchèque des Affaires européennes Alexandre Vondra, la crise politique interne ne devrait pas avoir de répercussions sur la capacité de la République tchèque, pays membre de l’Union depuis mai 2004, à présider l'Union. ''Nous sommes des gens rationnels'', rassure-t-il. ''Ne vous attendez pas à voir du désordre ici!''.

Cécile Mimaut, avec agences

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.