La première tranche des prêts européens promis à la Grèce d'un montant de 14,5 milliards d'euros été versée mardi matin
"L'argent a été versé", a souligné un porte-parole de la Commission européenne à Bruxelles, alors que la Grèce est confrontée mercredi à une échéance cruciale de remboursement d'un prêt obligataire de 9 milliards d'euros.
Ce prêt a été décidé par l'UE pour permettre au pays de surmonter une crise budgétaire sans précédent.
L'enveloppe européenne de 14,5 milliards d'euros versée mardi fait partie d'un programme de prêts de 80 milliards d'euros promis sur trois ans par les partenaires de la Grèce au sein de la zone euro. Le FMI a lui promis au total 30 milliards d'euros.
Le ministère grec a précisé que la somme encaissée mardi provenait d'emprunts bilatéraux de 10 des 16 pays la zone euro (Allemagne, France, Italie, Espagne, Pays-Bas, Autriche, Portugal, Luxembourg, Chypre et Malte).
Une dette publique record
En raison de la crise de défiance à son égard du fait de ses déficits très élevés, il est très difficile aujourd'hui à Athènes d'emprunter sur les marchés à des taux d'intérêt raisonnables.
La dette publique du pays a atteint 115% du PIB en 2009, alors que la limite fixée en principe dans l'Union européenne est de 60%.
En échange de ces prêts, le gouvernement socialiste de Georges Papandréou s'est engagé à mettre en oeuvre un plan d'austérité sans précédent de 30 milliards d'euros destiné à ramener le déficit public, qui frôlait 14% du PIB en 2009, sous le seuil européen de 3% en 2014.
Malgré les doutes persistants des marchés sur la capacité d'Athènes à remplir ses objectifs, les ministres des Finances de la zone euro ont à nouveau assuré lundi soir la Grèce de leur soutien.
"Nous continuons à penser - et nous avons de bonnes raisons pour penser - que la Grèce est sur la bonne voie", a dit leur chef de file, Jean-Claude Juncker, dans la nuit à la presse.
"Nous ne pensons pas que le programme proposé pour la Grèce ne permettra pas à cet important Etat membre de l'UE de remplir ses obligations", a-t-il souligné, non sans détour.
"Nous réfutons toutes les mises en cause qui ont pu défrayer la chronique économique ces derniers jours. Mais néanmoins nous continuerons à évaluer (...) la situation", a-t-il ajouté.
M. Juncker critiquait ainsi implicitement de récents propos du président du directoire de la plus grande banque allemande, Deutsche Bank, Josef Ackermann.
En fin de semaine dernière, M. Ackermann avait suscité la polémique en exprimant ouvertement des doutes sur la capacité de la Grèce à réaliser les économies budgétaires promises à la communauté internationale.
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