Cet article date de plus de douze ans.

La palourde portugaise contre le chômage

Article rédigé par Laurent Filippi
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min

En proie à une crise financière sans précédent, le Portugal a obtenu en mai 2011, de l'Union européenne et du Fonds monétaire international, un prêt exceptionnel de 78 milliards d'euros sur trois ans. En contrepartie, le gouvernement de centre-droit a mis en place une politique de rigueur.

Des centaines de milliers de Portugais, la plus forte mobilisation depuis le Révolution des Œillets de 1974 et la fin de la dictature, ont manifesté le 29 septembre 2012 dans tout le pays contre ce programme d'austérité.

Car la récession économique et le chômage se sont aggravés : 15% de la population active est sans emploi et, en 2013, elle passera à 16%, selon les autorités.

Alors, sur les bords du Tage, dans la banlieue de Lisbonne, pour s’en sortir, certains creusent la vase …
 

des centaines de chômeurs, universitaires, ingénieurs, employés, tous victimes des coupes budgétaires et des licenciements collectifs, ont trouvé une solution originale pour survivre : ramasser des palourdes et les revendre. Illégalement. ( AFP PHOTO/ PATRICIA DE MELO MOREIRA)
les chercheurs de palourdes sont devenus cinq fois plus nombreux, la collecte reste en principe interdite aux pêcheurs occasionnels.Seule une trentaine de bateaux, enregistrés auprès des autorités maritimes, sont autorisés à la pratiquer.70 tonnes de palourdes pêchées sans autorisation ont été saisies par la police depuis 2011. ( AFP PHOTO/ PATRICIA DE MELO MOREIRA)
heureusement pour ceux qui n’ont pas d’autre solution que de creuser la vase, la police reste souvent tolérante. Elle préfère s’attaquer aux petits bateaux qui s'en vont pêcher sans aucune autorisation. (AFP PHOTO/ PATRICIA DE MELO MOREIRA)
qui a perdu le travail qu'elle avait à la Poste, creuse tous les jours la vase.«Si je n'avais pas trouvé ça, j'aurais sans doute dû émigrer», dit la jeune femme. Ses trois frères ont franchi le pas, ils vivent aujourd’hui en Hollande. Chaque année, ce sont 120.000 Portugais qui quittent le pays. Carla poursuit : «Pour que le pays change, il faudrait peut-être faire à nouveau la révolution.»  Sous-entendu : la révolution des Œillets. (AFP PHOTO/ PATRICIA DE MELO MOREIRA)
ancien mécanicien de la compagnie aérienne nationale TAP, est lui aussi sans emploi.
Pour le couple n’ayant plus le droit aux allocations chômage, ramasser la palourde est devenu le seul moyen d’avoir un  revenu. Soit 400 euros par mois. (AFP PHOTO/ PATRICIA DE MELO MOREIRA)
ne subissent aucun contrôle sanitaire. Même si certains pensent qu’elles sont dangereuses, aucune intoxication alimentaire n’a été signalée.Une cinquantaine de petits restaurants se fournissent auprès des ramasseurs illégaux. Vendues entre 2,5 et 4 euros le kilo, elles sont beaucoup moins chères qu'au marché, où le prix peut depasser les 10 euros.Le porc à l'alentejana, porc accompagné de palourdes, est l’un des plats préférés des Portugais.porc à l'alentejana ( AFP PHOTO/ PATRICIA DE MELO MOREIRA)

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