La NSA dément avoir espionné les citoyens européens
Les Etats-Unis sont catégoriques : non, ils n'ont pas espionné les citoyens européens, non ils n'ont pas intercepté des centaines de millions de communications téléphoniques, contrairement à ce qu'avaient affirmé plusieurs médias, se basant sur des documents fournis par Edward Snowden. Ils n'ont fait que récupérer des données, fournies volontairement par les agences de renseignement européennes.
C'est du moins ce qu'à déclarer sous serment, devant le Congrès, le patron de l'agence de sécurité nationale (NSA), le général Keith Alexander, provoquant un nouveau coup de théâtre dans cette affaire qui empoisonne les relations entre Washington et plusieurs de ses alliés européens.
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Selon lui, les révélations des quotidiens français Le Monde, espagnol El Mundo et italien L'Espresso sur l'interception de communications des citoyens européens par la NSA sont "complètement fausses ".
"Pour être parfaitement clair, nous n'avons pas recueilli ces informations sur les citoyens européens. Cela correspond à des renseignements que nous et nos alliés de l'Otan avons recueillis pour défendre nos pays et soutenir nos opérations militaires ", a-t-il affirmé. Il a précisé qu'il s'agissait de "données fournies à la NSA " par des partenaires européens.
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Le Monde et El Mundo ont rapporté ces derniers jours que la NSA avait espionné plus de 70 millions de communications téléphoniques en France et 60 millions en Espagne en l'espace d'un mois. De son côté, le quotidien italien L'Espresso* , citant le journaliste Glenn Greenwald, à l'origine des révélations d'Edward Snowden, a affirmé que les Italiens ont été espionnés par les services américains et britanniques.
Vivian Reding appelle à "restaurer la confiance "
"Ils n'ont, comme la personne qui a volé les données classifiées, pas compris ce qu'ils avaient devant les yeux ", a assuré le directeur de la NSA, en confirmant par ailleurs des révélations du Wall Street Journal plus tôt mardi selon lesquelles les interceptions téléphoniques pratiquées dans ces pays et attribuées à la NSA l'avaient été par les services secrets européens et ensuite "fournies " à l'agence américaine.
Plus tôt mardi, dans un volet distinct de cette affaire, et après l'onde de choc provoquée par des révélations sur la surveillance des communications de la chancelière allemande Angela Merkel, la Maison Blanche avait affirmé qu'elle révisait ses pratiques en matière d'espionnage de dirigeants étrangers, restant toutefois vague dans ses promesses.
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Avant le témoignage du général Alexander, la vice-présidente de la Commission européenne Viviane Reding avait de son côté appelé les Etats-Unis à "rétablir la confiance " avec les Européens. "Les amis et les partenaires ne s'espionnent pas ", a-t-elle lancé mardi à Washington.
Dans ce contexte, la dirigeante européenne a relevé que la question de la protection des données personnelles sur Internet pourrait être plus que jamais un point d'achoppement des discussions transatlantiques pour un accord de libre-échange, lancées avec peine en juillet sous l'impulsion du président Obama.
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