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La militante basque française Aurore Martin remise à l'Espagne

La jeune femme, âgée de 33 ans, faisait l'objet d'un mandat d'arrêt européen émis par Madrid.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
La militante basque française Aurore Martin, photographiée le 28 juillet 2011 à Hasparren, dans les Pyrénées-Atlantiques. (GAIZKA IROZ / AFP)

FRANCE - La militante basque française Aurore Martin, a été remise aux autorités espagnoles. Interpellée jeudi 1er novembre à Mauléon (Pyrénées-Atlantiques), la jeune femme, âgée de 33 ans, faisait l'objet d'un mandat d'arrêt européen émis par Madrid.

Elle "a été transférée à la frontière pour effectuer son extradition vers l'Espagne" et sera transférée "dans les prochaines heures dans les locaux de la Garde civile à Madrid pour être ensuite présentée à l'Audience nationale", la principale juridiction pénale d'Espagne, a indiqué le ministère de l'intérieur espagnol dans un communiqué publié dans la soirée. 

Quels sont les faits qui lui sont reprochés ? 

Aurore Martin était visée depuis le 13 octobre 2010 par un mandat d'arrêt européen (MAE) émis par un magistrat madrilène pour "faits de participation à une organisation terroriste, et terrorisme". Elle est accusée d'avoir participé en Espagne à des réunions publiques comme membre de Batasuna, une organisation autorisée en France, mais interdit en Espagne. De l'autre côté des Pyrénées, elle est considéré comme une organisation terroriste depuis 2003 et interdit pour ses liens présumés avec le groupe séparatiste basque ETA.

Le porte-parole de Batasuna, Xabi Larralde, a aussitôt dénoncé une mesure à la fois "irresponsable" et "inacceptable", y voyant "la main de Manuel Valls", ministre de l'Intérieur. "Nous exigeons la libération d'Aurore Martin", a-t-il déclaré.

Pourquoi a-t-elle été remise à l'Espagne ? 

Selon la gendarmerie, Aurore Martin a été interpellée lors d'un contrôle routier fortuit, vers 16h00, puis "remise aux autorités espagnoles vers 20h30". A priori seule dans son véhicule, rapporte l'AFP, elle a été interpellée sans difficulté à Mauléon, non loin de Pau, a indiqué la gendarmerie et le parquet de Bayonne.

Selon le parquet général de Pau, la remise à l'Espagne pouvait être immédiate, sans contrôle judiciaire préalable, car la jeune femme avait épuisé toutes les voies légales de contestation de ce mandat validé par la cour d'appel de Pau le 23 novembre 2010.

 Quelles réactions suscitées par cette arrestation ?

Des élus de gauche et de droite ont manifesté jeudi leur incompréhension, dénonçant pour certains un geste du ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, peu propice à la paix. "Cette situation est ubuesque, incompréhensible en plein processus de paix", a déclaré à l'AFP Kotte Ecenarro (PS), vice-président du Conseil général des Pyrénées-Atlantiques, évoquant le renoncement à la lutte armée par l'ETA depuis un an. 

L'élu, de même que l'adjointe écologiste au maire de Bayonne, Martine Bisauta, a considéré que le ministre avait donné le ton, dès lundi, lorsqu'il a promis à mener une politique de "fermeté" contre l'ETA tant que le mouvement indépendantiste n'aurait pas déposé les armes. Elle dénonce "une prise de risque qui pourrait créer des conditions de violence".

"C'est un mauvais signe pour la paix", a réagi, du côté de l'UMP, Max Brisson. "La société civile du Pays basque et bon nombre d'élus ont dit combien ils pensaient que ce mandat d'arrêt était disproportionné par rapport aux faits reprochés à Aurore Martin", a-t-il ajouté.

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