La militante basque Aurore Martin va être libérée sous caution
La jeune Française devrait sortir de prison samedi matin après le versement de 15 000 euros à la justice espagnole.
Détenue en Espagne depuis le 1er novembre, la militante basque française Aurore Martin va être remise en liberté. Son avocate a annoncé vendredi 21 décembre que sa cliente allait être libérée contre le versement d'une caution de 15 000 euros. Amaia Recarte a précisé que cette libération sera effective vraisemblablement samedi, après le paiement de la caution.
"Sa libération est pour nous une très heureuse nouvelle, mais nous dénonçons cette caution qui s’apparente à une rançon de la part de l’Etat espagnol, a réagi Batasuna, parti séparatiste basque, dans un communiqué diffusé à Bayonne. Nous voulons remercier toutes les personnes qui se sont mobilisées pour dénoncer l'arrestation et l'incarcération d'Aurore".
Que lui est-il reproché ?
Aurore Martin a été arrêtée le 1er novembre dans les Pyrénées-Atlantiques puis remise aux autorités espagnoles en application du mandat d'arrêt européen émis par Madrid dont elle faisait l'objet depuis 2010. Madrid lui reproche d'avoir participé en Espagne à des réunions publiques comme membre de Batasuna, formation interdite en Espagne.
Le gouvernement français a démenti toute intervention dans ce dossier. Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a été la cible de critiques de la part des soutiens de la militante et de personnalités de gauche, qui le soupçonnaient d'avoir donné son feu vert à l'interpellation et à la remise de la jeune femme aux autorités espagnoles.
Dans quelles conditions est-elle libérée ?
La décision a été prise vendredi matin par trois juges de l'Audiencia Nacional, la plus haute instance pénale espagnole. Ils estiment qu'il n'y a "pas de risque de fuite" de la militante. Aurore Martin devra verser "une caution de 15 000 euros pour recouvrer la liberté et avec la fixation d'un domicile en Espagne", affirment les magistrats. Elle devra, en outre, se présenter entre le premier et le cinq de chaque mois devant la justice. Toutefois, cette disposition ne l'oblige pas à vivre en Espagne et pourrait lui permettre de retourner dans sa famille à Mauléon-Licharre (Pyrénées-Atlantiques), selon Sud-Ouest.
Aurore Martin, 33 ans, avait déjà déposé une première demande de remise en liberté devant la justice espagnole. Le 6 novembre, les avocats de la jeune femme avaient soulevé "un problème diplomatique", contestant le contenu de l'acte d'accusation espagnol, comme le rapporte Sud-Ouest. La demande avait été rejetée par le juge qui l'avait incarcérée.
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