La Grèce veut édifier une clôture à la frontière turque
L'objet de la discorde : 12,5 km de frontière entre la Grèce et la Turquie. Cette zone où aucun obstacle physique ne sépare les deux pays est devenu le principal point de passage des sans-papiers dans
l'Union européenne. Depuis que l'UE a renforcé son contrôle maritime et que l'immigration est devenue plus difficile par l'Espagne et l'Italie, les clandestins choisissent massivement de tenter leur chance via la Grèce. En 2010, quelque 128.000 d'entre eux auraient franchi la frontière gréco-turque en toute illégalité.
Athènes se plaint depuis longtemps des efforts à ses yeux
insuffisants des Turcs pour lutter contre l'immigration. Les autorités grecques dénoncent aussi le refus d'Ankara de reprendre les migrants qui ont réussi à passer la frontière avant d'être arrêtés.
La Grèce a décidé de remédier à la situation par une solution radicale : ériger le long de ces 12,5 km de frontière une clôture munie de caméras et de détecteurs. Le ministre grec chargé de l'immigration,
Christos Papoutsis, l'annonce aujourd'hui dans un communiqué.
Bruxelles ne cache pas son scepticisme. La Commission Européenne juge que "les murs ou les
grillages sont des mesures à court terme qui ne permettent pas de s'attaquer de
manière structurelle à la question de l'immigration clandestine". Sans nul doute, Bruxelles craint que les relations avec la Turquie, qui attend depuis des années son admission dans l'Union Européenne, ne se dégradent un peu plus.
Cette clôture n'est "en
aucune manière dirigé contre la Turquie", promet le ministre grec chargé de l'immigration. Selon Christos Papoutsis, le projet répond simplement au "devoir du
gouvernement de protéger les droits des citoyens grecs et de ceux qui résident
légalement dans le pays".
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