La Grèce privée d'essence

Des affrontements ont éclaté jeudi dernier aux abords d'une raffinerie de Salonique, opposant des policiers anti-émeutes et les chauffeurs grévistes qui paralysent le pays depuis six jours. Ils entendent protester contre le projet de libéralisation de leur secteur. Le gouvernement grec, sur les orientations de l'UE et du FMI, avait ainsi décidé de réduire les coûts du fret. En décidant de ne plus ravitailler les stations-service du pays, ces 30.000 chauffeurs routiers veulent frapper un grand coup en s'attaquant indirectement à un point névralgique de l'économie grecque: le tourisme

La réponse du gouvernement ne s'est pas fait attendre: des camions de l'armée, escortés par des voitures de police, vont tenter de se ravitailler aux raffineries, malgré les barrages installés par les grévistes."Si les camions arrivent à charger aux raffineries pendant le week-end une partie de l'offre de carburant devrait être restaurée lundi ", a déclaré le président des propriétaires de stations-service, Michalis Kiousis.

Les milliers de touristes qui visitent actuellement la Grèce se retrouvent donc bloqués, faute de moyen de transport. Les agences de voyage et les compagnies aériennes font état d'une hausse importante d'annulations. La paralysie se propage aux société de location de voitures. " Des centaines de touristes ont abandonné leur location de voiture car ils n'avaient plus la possibilité de faire le plein" ont expliqué les professionnels.

Le manque de carburant touche aussi des commerçants notamment ceux employés dans les conserveries de pèche, que la Grèce exporte. De nombreux établissements ont été contraints de fermer. "La récolte et le processus de mise en conserve des pèches ne dure que quelque jours, c'est le pic de la saison. C'est pour nous un désastre ", a expliqué Costas Apostolou, président de l'association de cette industrie.

Paul Chaufour avec agences