La Grande-Bretagne réexpédiait les enfants clandestins en France
L'accord britannique en question date du 25 avril 1995. Ce "Gentlemen agreement" avait été signé par le directeur des
libertés publiques au ministère de l'Intérieur Jean-Paul Faugère -actuel directeur de cabinet du Premier ministre- et d'un haut fonctionnaire britannique. Il prévoit minutieusement la marche à suivre pour réexpédier les clandestins dans les 24 heures suivant leur arrivée s'ils n'ont pas entre-temps déposé une demande d'asile.
Des enfants arrivés seuls et illégalement à Douvres ont ainsi été renvoyés directement vers la France, sans avoir vu les services sociaux et médicaux, au terme d'un simple interrogatoire de la police des frontières.
Une pratique qui "entre en conflit avec les devoirs de protection et de bien-être des enfants ", souligne dans ce rapport de 70 pages rendu public en début de semaine Maggie Atkinson, Défenseure des enfants pour l'Angleterre, un poste créé en 2004 par la loi.
D'après les chiffres publiés dans ce rapport britannique, 1717 enfants clandestins ont demandé l'asile à leur arrivée sur le sol anglais.
En revanche, on ne dispose pas de chiffres concernant le nombre d'enfants qui ont pu être réexpédiés en vertu du "Gentlemen's agreement".
Les enfants sur lesquels la commission dispose de documentation sont de jeunes vietnamiens envoyés par des trafiquants au Royaume-Uni pour travailler sur des sites de production de cannabis.
La Défenseure des enfants a écrit en octobre 2001 au directeur de la police des frontières britannique (UK Border Agency) Rob Whiteman, qui a "aussitôt stoppé la pratique" du renvoi d'enfants, convient le rapport.
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