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Vidéo Brexit : les entreprises irlandaises dans le brouillard

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Durée de la vidéo : 3 min
Avenue de l'Europe. Brexit : les entreprises irlandaises dans le brouilalrd
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Article rédigé par France 3
France Télévisions

Six mois après le vote pro-Brexit du Royaume-Uni, "Avenue de l'Europe" est retourné en Irlande, où les entreprises qui commercent avec les Britanniques ne cachent pas leur inquiétude. Ici, les incertitudes impactent toute la chaîne de production. Extrait.

"C'est la première crise vraiment sérieuse, qui nous laisse en mode survie. Quatre ou cinq autres producteurs ont fait faillite à cause du Brexit. La chute de la livre a mangé leurs marges." Il y a vingt ans, à la réouverture des routes irlandaises entre le nord et le sud, Danny Malanaphy, un catholique du Nord qu'a rencontré "Avenue de l'Europe", a investi dans une ferme de champignons en République d'Irlande. Monaghan Mushrooms, c'est une production de 19 000 kilos par semaine, réalisée en euros au sud, et intégralement vendue aux Britanniques. La ferme emploie vingt-cinq travailleurs détachés venus des pays baltes.

Des champignons cultivés en Irlande par des Lituaniens et des Lettons. Mais ce système est menacé : "Les travailleurs baltes habitent ici, en République d'Irlande. Les jours de congé, ils prennent le bus pour aller faire des courses en Irlande du Nord, explique Danny, qui pense qu’ils n'apprécieraient pas d'être confinés ici par une frontière."

L'absence de visibilité freine les investissements

La frontière, virtuelle pour le moment encore, sera franchie quatre fois aujourd'hui par le camion de la coopérative. Pas de temps à perdre : le chauffeur détaché, Ivan Bogdanov, emporte la récolte du jour. Elle sera palettisée à Monagham, avant de prendre le bateau pour l'Angleterre. En cas de "frontière dure" avec des contrôles, la course contre la montre des champignons Monagham est perdue d'avance. Leur prix grimperait – trop pour le marché britannique, qui leur préférerait les polonais.

Dépendants à plus de 90% de ce marché, ils vont devoir se tourner vers des pays européens qui fonctionnent en euros, comme la France ou l'Allemagne, pour réduire les risques de change avec la livre sterling. Ce qui va les obliger à monter en gamme, s'inquiète le directeur de la coopérative. Chez le transporteur Mainfreight, on n'est pas plus rassuré. Droits de douane ? Frontière électronique ? Même en cas de "frontière soft", eux aussi sont dans le brouillard…

Extrait de "Irlande : bordeline", un reportage diffusé dans "Avenue de l'Europe. Brexit : le naufrage" le 13 décembre 2017.

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