Brexit : Macron intransigeant face à Londres, Merkel entrouvre une porte
Les demandes des Britanniques de renégocier l'accord n'est "pas une option qui existe", martèle le président français.
Fermeté d'un côté, optimisme de l'autre. Face au refus de Londres d'entériner l'accord de Brexit conclu fin 2018 avec l'Union européenne, Emmanuel Macron et Angela Merkel ont du mal à accorder leurs discours. Mercredi 21 août, à Berlin, Boris Johnson a martelé qu'il ne pouvait accepter en l'état l'accord actuel de divorce. Le Premier ministre britannique réclame la suppression du "filet de sécurité". Un mécanisme controversé prévu pour empêcher la création d'une frontière entre Irlande du Nord et République d'Irlande, mais qui rendrait selon lui le Royaume-Uni "prisonnier" du cadre juridique de l'UE.
"La renégociation dans les termes proposés par les Britanniques n'est pas une option qui existe", a aussitôt rétorqué Emmanuel Macron devant l'Association de la presse présidentielle, ajoutant que "cela a toujours été affirmé très clairement par le négociateur" de l'UE, Michel Barnier.
Paris se prépare à un Brexit dur
Pour le président français, un "Brexit dur", sans accord au 31 octobre, "serait la responsabilité du gouvernement britannique", qui "a toujours la possibilité jusqu'à la dernière seconde de retirer l'article 50", sur lequel repose la procédure de sortie de l'UE. La France s'est "préparée" à ce scénario, a-t-il souligné. "Tous les textes ont été passés, nous sommes à l'heure. On a embauché les douaniers, les experts vétérinaires..."
A Berlin, où Boris Johnson était reçu ce mercredi soir par son homologue allemande, le ton était radicalement différent. Loin de l'intransigeance de Paris, Angela Merkel a jugé possible de trouver un accord négocié "dans les 30 prochains jours".
Le mécanisme du "filet de sécurité" aurait pour conséquence de maintenir l'ensemble du Royaume-Uni dans l'Union douanière avec les pays de l'UE jusqu'à ce que les deux partenaires trouvent une solution pour définir leur future relation post-Brexit, dans un délai de deux ans environ. "Mais on peut peut-être arriver à la trouver [cette solution sur la relation future] dans les 30 prochains jours, pourquoi pas ?", et non d'ici deux ans, a suggéré la chancelière. "Dans ce cas, le filet de sécurité serait inutile", a-t-elle ajouté.
Boris Johnson reçu jeudi à l'Elysée
"Je suis tout à fait satisfait" de cette proposition, lui a répondu Boris Johnson, à ses côtés, même s'il a estimé que le calendrier de 30 jours proposé par Angela Merkel était "très serré". "Je suis très satisfait de vous écouter ce soir Angela, d'entendre qu'à tout le moins une conversation sur le sujet peut à présent réellement débuter", a-t-il dit.
Jeudi, "BoJo" sera reçu à l'Elysée par Emmanuel Macron. Cette séquence diplomatique se conclura à Biarritz par la première participation du dirigeant conservateur à un sommet du G7, marquée en particulier par un entretien avec le président américain, Donald Trump, fervent partisan d'un Brexit sans concession.
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