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Après le Brexit, le Brexodus : l’Impérial College de Londres confronté au flot continu des démissions d’universitaires européens

Près de 2 300 universitaires européens ont démissionné des universités britanniques depuis l’annonce du Brexit. À l’Imperial College de Londres, la direction ne parvient pas à retenir ses ouailles.

Article rédigé par Antoine Giniaux, franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Au total, 2 300 enseignants étrangers ont quitté le Royaume-Uni l’an dernier. (DANIEL LEAL-OLIVAS / AFP)

Au Royaume-Uni, le Brexodus se poursuit. Les universitaires européens démissionnent les uns après les autres des universités britanniques. À l’Imperial College de Londres, le dernier à avoir pris les voiles est un enseignant-chercheur néerlandais, parti il y a quelques semaines, attiré par la perspective d’un CDI en Hollande. Et il n’est pas le seul à avoir eu envie de prendre la porte. "Maintenant, si on a la possibilité de partir, on part, parce que notre futur n’est pas assuré", explique Esther Perea, enseignante espagnole. Ingénieure, Esther peut travailler partout. Ses enfants parlent quatre langues et pourront la suivre pour étudier en France, en Espagne, en Amérique du Sud… Elle pourrait même, s’il le fallait, partir demain : "S’il n’y a pas de place pour nous ici, on part !" conclut-elle.

Inquiétudes au sujet des financements

Car même si le gouvernement s’est engagé en septembre à faciliter les démarches des expatriés, le mal est fait. Au total, 2 300 enseignants étrangers ont quitté le Royaume-Uni l’an dernier. Un chiffreen augmentation de 20% par rapport à 2016. D’abord à cause de l’incertitude liée à leur futur statut, mais aussi par peur de voir s’arrêter les programmes et les financements européens. Car "75% de nos étudiants ne sont pas britanniques, il y a beaucoup d’Européens. Et c’est pareil pour les enseignants", explique Daniel Nucinkis professeur de mathématiques. "Dans le domaine de la recherche, les gens sont aussi très inquiets au sujet des financements et de la collaboration au sein des pays de l’Union européenne. Nous n’avons aucune idée de ce qu’il va se passer", poursuit-il. 

Le gouvernement, lui, n’apporte aucune réponse. Au ministère de l’Éducation, le porte-parole se contente de dire que le Royaume-Uni étudie toutes les options pour continuer d’attirer, dans le futur, les esprits les plus brillants.

Après le Brexit, l’Impérial College de Londres confronté au flot continu des démissions d’universitaires européens - le reportage d'Antoine Giniaux

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