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La générosité lyonnaise pour les Roms fait polémique
La ville de Lyon a fait construire un centre multifonction au cœur d’un quartier rom, à Tinca, une petite ville de Roumanie d’où sont originaires les Roms qui séjournent régulièrement à Lyon. Cette construction a pour but d’améliorer leurs conditions de vie au pays. Mais les associations sur place dénoncent un geste purement politique.
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Trinca. Petite ville de 7500 habitants en Transylvanie, près de la frontière hongroise. Ici vit une communauté rom de plus de mille membres. Leur dénuement est total. Cinq d’entre eux seulement ont un contrat de travail. Leurs maisons aux toits rafistolés n’ont pas l’eau courante.
Un homme vient livrer du bois sur un vélo. Deux euros le chargement.
Au milieu du quartier trône un bâtiment flambant neuf. Un centre multifonction comprenant douches, sanitaires, salles de formation et, enfin, garderie. Le tout a été financé par la ville de Lyon. 300.000 euros sur trois ans, avec l’espoir que d’améliorer le quotidien de ces Roms les fera rester chez eux.
Le pari semble déjà perdu. Car le centre ne dispose pas de budget de fonctionnement, et la commune est bien trop pauvre pour s’en charger.
Aussi, les associations locales dénoncent une opération purement électoraliste. Aucune stratégie à long terme n’a accompagné la réalisation du bâtiment. Le Grand Lyon se donne bonne conscience, envoie un message aux électeurs, comme quoi il se préoccupe du sort de ces gens.
Comme en écho, un jeune Rom de 16 ans répond au journaliste de l’AFP : «Je vais bientôt repartir. C’est du travail qu’il me faut, et ici il n’y en a pas.»
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