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La France et l'Europe : si loin si proche

Le sentiment européen en France... vaste programme ! Selon un récent sondage, les trois quarts des Français pensent que les élections européennes ne vont rien changer. Ce que les listes candidates s'emploient à démentir...
Article rédigé par Laëtitia Heuveline
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
  (La France et l'Europe : des relations parfois difficiles... © REUTERS- Philippe Wojazer)

 

 

  (Vincent Peillon, tête de liste PS dans le Sud-Est  © Radio France - Gilles Halais)

 

 

 

Les chiffres sont significatifs. Selon un sondage Harris interactive publié la semaine dernière, près de trois Français sur 10 estiment que la France se porterait mieux hors de l'Europe ; les trois quarts jugent que ces élections ne vont rien changer.

Dans ce contexte, difficile de se sentir vraiment européen, particulièrement en France, d’après Vincent Peillon. La tête de liste socialiste dans le Sud-Est précise : "Il y a un vrai problème de rapport, nous sommes un des trois pays dans lesquels on maltraite le plus l’Europe. Et la première surprise a été pour moi de découvrir, lorsque j’ai commencé ma campagne, que mes concitoyens ne savent pas que l’Europe est gouvernée par la droite depuis dix ans. "

 

 

  (Marielle de Sarnez, tête de liste MoDem en Ile-de-France)

 

 

 

La solution du centre français : remettre le citoyen au cœur de l'Europe, lui redonner, d'après la tête de liste UDI Modem en Ile-de-France, Marielle de Sarnez, le pouvoir de décision : "On a trop longtemps fait l’Europe sans les peuples ! Nous proposons donc qu’il y ait un jour, le plus vite possible, un président de l’Union Européenne élu au suffrage universel".

Déjà, premier pas à la fin de la semaine : cinq candidats sont en lice pour présider la Commission européenne. C’est d'ailleurs un des arguments des partis pour essayer de motiver les électeurs à se déplacer puisque, pour la première fois dans l'histoire de l'Union, le président de la Commission sera de la même couleur politique que le Parlement.

 

 

  (Alain Lamassoure, tête de liste UMP en Ile-de-France © Radio France - Laetitia Heuveline)

 

 

 

Pour la tête de liste UMP en Ile-de-France, Alain Lamassoure, "ça va tout simplement, tout changer " !

Et du changement il en faut pour le Front National qui répète en boucle : "le citoyen est complètement déconsidéré, on ne l’a jamais écouté, rappelez-vous du référendum de 2005 ! "

 

 

 

  (Le FN Florian Philippot © Radio France - Laetitia Heuveline)

 

 

 

Cela fait bientôt dix ans que les Français ont répondu Non à la question "Approuvez-vous le projet de loi qui autorise la ratification du traité établissant une constitution pour l'Europe ?" Le vote contestataire n'a pas pesé dans la balance. Un sentiment de contestation qu’utilise Florian Philippot, qui rêve d'une sortie de l'Europe "Nous proposons" , précise t-il, "comme cela va se faire en Angleterre, un référendum sur l’appartenance de la France à l’Union européenne parce que nous considérons que les avantages n’existent quasiment plus. Les inconvénients sont immenses. Cette zone est le trou noir de la croissance à cause de choix politiques qu’il faut pouvoir critiquer et remettre en cause ."

 

 

 

  (José Bové, tête de liste EELV dans le Sud-Ouest © Radio France - Laetitia Heuveline)

 

 

 

Florian Philippot, tête de liste FN dans l'Est, à qui répond José Bové d’une seule phrase : "Ce n’est pas parce qu’on répète dix fois un mensonge que cela devient une vérité !" La tête de liste Europe Ecologie Les Verts dans le Sud-Ouest reste, au contraire, très positif, optimiste sur l'avenir. "Aujourd’hui l’Europe, sur des questions sanitaires et environnementales, est l’espace le plus sécurisé dans le monde. On a construit un cadre beaucoup plus protecteur qu’aux Etats-Unis ou sur n’importe quel autre continent. Donc l’Europe est le lieu de la protection et c’est pour cela aussi qu’il faut construire l’Europe ! "

Et les partis plus modestes tentent eux aussi de jouer sur cette carte d'europhilie. La très grande majorité se disent très fiers d'être européens et réclament de la nouveauté. En clair, le message d'Isabelle Bordry, de Nous Citoyens en Ile-de-France, c'est : ça n'a pas fonctionné avec eux donc rejoignez-nous ! "Quand on regarde les têtes de liste des partis traditionnels, on s’aperçoit que ce sont des personnes qui sont là depuis plus de 20 ans. Je pense que d’abord il faut changer les hommes pour remettre plus de citoyens au cœur de la démocratie européenne ."

 

 

 

  (Isabelle Bordry, tête de liste de Nous citoyens en Ile-de-France © Radio France - Laetitia Heuveline)

 

 

 

Preuve, peut-être, que le message des petits nouveaux fonctionne, Nous Citoyens, créé en octobre 2013, revendique 10.000 membres apolitiques en France et plus d'une cinquantaine de personnes qui siègent, depuis les élections municipales, sous le label "Nous Citoyens".

 

 

Faut-il aimer ou détester l'Europe... en France ? Décryptage politique avec Laetitia Heuveline

 

 

 

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