La communauté internationale fait pression sur la Russie
Côté géorgien, les Européens sont satisfaits : le président Saakachvili a
"accepté à peu près toutes les propositions" de l'Union européenne, selon Bernard Kouchner. Le chef de la diplomatie française, à Tbilissi depuis hier soir, a assisté à la signature d'un accord de cessez-le-feu par les autorités géorgiennes.
Mais côté russe, les choses ne sont pas si aisées. Bernard Kouchner a pour mission de remettre ce soir au président Medvedev le document signé par Tbilissi et le convaincre d'y apposer à son tour sa signature.
Ce qui ne sera pas facile : le vice-Premier ministre russe Sergueï Ivanov a écarté cet après-midi les propositions de l'Union européenne, estimant que Tbilissi devait négocier directement avec les régions concernées. Et les Géorgiens affirment ce soir que les troupes russes occupent la "majeure partie" de leur territoire.
La communauté internationale multiplie pourtant les pressions : au nom de l'Union Européenne, Nicolas Sarkozy doit à son tour se rendre à Moscou demain pour "tenter de finaliser" le cessez-le-feu. Le G7 a appelé cet après-midi la Russie à accepter l'accord offert par la Géorgie. Quant au président Bush, il dit avoir fait savoir à Vladimir Poutine que la violence en Géorgie était "inacceptable", et a dépêché un émissaire sur place.
_ Le ton est d'ailleurs encore monté d'un cran entre les Etats-Unis et la Russie : Vladimir Poutine a accusé Washington de s'être mis "en travers du chemin". En cause : ce sont des avions américains qui ont ramené à Tbilissi les troupes géorgiennes basées en Irak.
Les Russes contrôlent Gori, selon la Géorgie
Face à la pression internationale grandissante, la Russie rejette toujours l'accord de cessez-le-feu. Au motif que les forces géorgiennes n'ont pas cessé, comme elles l'affirment, les combats. Selon Moscou, l'aviation géorgienne a ainsi repris ses bombardements sur des objectifs proches de Tshinvali, la capitale de l'Ossétie du Sud.
Pour empêcher "de nouvelle attaques géorgiennes en Ossétie du Sud", l'armée russe annonce donc être entrée en territoire géorgienne, près de la ville de Senaki, à l'ouest du pays. Ses militaires occupent aussi Gori, à 60 km de Tbilissi, selon les autorités géorgiennes. Moscou nie la présence de soldats russes sur place.
Mais de nombreux observateurs soupçonnent la Russie de vouloir renverser le régime géorgien, pro-occidental. Ainsi, le représentant de
la Russie auprès de l'Otan a jugé que le
président Saakachvili, "responsable de nombreux crimes de guerre", n'était plus un interlocuteur valable.
Céline Asselot avec agences
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