La Commission européenne a demandé mercredi à la France de ramener son déficit sous les 3% du PIB d'ici 2013 public,
Formellement, l'exécutif européen a prolongé d'un an une précédente date butoir fixée à la France au printemps a annoncé à la presse le commissaire aux Affaires économiques et monétaires, Joaquin Almunia.
En dépit de cette "faveur" Paris plaidait pour bénéficier d'un nouveau délai jusqu'en 2014 compte tenu de la crise.
Mardi, la ministre française de l'Economie Christine Lagarde a prévenu mardi qu'il serait "extraordinairement difficile" et "fort peu réaliste" de ramener le déficit public sous la barre des 3% du Produit intérieur brut (PIB) en 2013, plafond prévu par le Pacte de stabilité européen.
Même son de cloche du côté du Premier ministre. François Fillon qui a annoncé la semaine dernière qu'il présenterait début 2010 une stratégie pour ramener le déficit, attendu l'an prochain au niveau record de 8,5% du PIB, sous les 3% "à l'horizon de 2014".
Du coup les tensions sur la question des déficits entre Paris et Bruxelles, récurrentes ces dernières années, renaissent. "Je connais très bien les arguments" de la France sur la date butoir de 2013, a répondu laconiquement M. Almunia, en réponse à une question sur les objections de Paris.
La Commission fait valoir qu'elle doit traiter tous les pays avec équité et estime que le Pacte de stabilité ne permet dans le contexte actuel que d'accorder une année supplémentaire aux pays comme la France.
Paris et Bruxelles se disputent aussi à propos du projet de grand emprunt national que compte lancer le président Sarkozy pour financer des projets d'investissement d'avenir, dans la recherche, les nouvelles technologies ou les voitures moins polluantes. Son montant devrait être compris entre 25 et 50
milliards d'euros.
"Un emprunt public augmente la dette, ça c'est évident", a dit M. Almunia mercredi qui s'est ailleurs inquiété de l'écart qui se creuse
en matière de déficits entre la France et l'Allemagne.
"Ces deux économies, qui sont les plus importantes de la zone euro et deux des trois plus grandes de l'UE, devraient agir de manière cohérentes concernant leurs stratégies budgétaires respectives. Car, à défaut, la coordination des politiques économiques et la gouvernance économique en Europe sera impossible",
a-t-il dit.
Berlin prévoit un déficit de 3,7% cette année, très inférieur à celui de la France. Pour la suite, Berlin s'attend à un chiffre de 6% en 2010, ramené à 5% en 2011, 4% en 2012, puis 3% dès 2013.
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