La coalition conservateurs-libéraux de la chancelière a perdu dimanche le scrutin en Rhénanie du Nord-Westphalie
La coalition de Mme Merkel (CDU-FDP) obtient 41,3% des voix (-9,8%) tandis que le scrutin profite aux Verts (12,1%, + 5,9) et à Die Linke (5,6%, + 2,5%). Le SPD stagne (34,5 % -2,6).
Conséquence directe de ce scrutin, la Chancelière n'a plus la majorité à la chambre haute du parlement fédéral (Bundesrat).
Angela Merkel exclut des baisses d'impôts à l'avenir
Au lendemain d'une cuisante défaite électorale, la chancelière allemande Angela Merkel a exclu lundi des baisses d'impôts dans les années à venir, donnant un coup d'arrêt à un projet phare du gouvernement de centre-droit en place depuis huit mois.
"De mon point de vue, il ne sera pas possible de mettre en oeuvre des baisses d'impôts dans un avenir prévisible", a dit la chancelière, précisant que des allègements fiscaux n'étaient concevables ni en 2011 ni en 2012, horizon envisagé jusqu'alors. Les prochaines élections législatives ont lieu en 2013.
"Une grosse déception"
Après leur échec en Rhénanie du Nord-Westphalie, la CDU (34,6% des voix) et le libéral FDP (6,7% des suffrages) ne pourront pas continuer à former un gouvernement seuls dans l'Etat le plus peuplé d'Allemagne.
"Il ne faut pas essayer d'enjoliver le résultat, c'est une grosse déception. Nous avons largement raté notre objectif" de reconduire la coalition CDU/FDP à la tête de la Rhénanie du Nord-Westphalie, a réagi Wolfgang Bosbach, député CDU au Bundestag.
Le parti social-démocrate (SPD) a, comme les conservateurs, fait moins bien que lors des précédentes élections régionales de 2005, avec un peu moins de 35% des voix.
Les Verts apparaissent comme le grand vainqueur du scrutin avec12,5% des suffrages selon les deux chaînes, et le parti de la gauche radicale Die Linke franchirait la barre des 5% lui permettant d'entrer au parlement régional, avec 5,6% ou 6%.
En perdant la majorité au Bundesrat, la chambre haute du Parlement qui représente les Länder, Mme Merkel va être contrainte de rechercher des compromis avec l'opposition sociale-démocrate (SPD) pour faire passer ses grandes décisions politiques.
Le taux de participation électorale a été moins bon (59%) qu'aux précédentes élections régionales en 2005 (63%), selon une estimation de ZDF. Quelque 13,5 millions d'électeurs étaient appelés à renouveler leur parlement régional, sur fond de crise grecque.
L'aide à la Grèce, arbitre de l'élection
Le chef du gouvernement régional sortant, Jürgen Rüttgers (CDU), a expliqué sa défaite "par les premiers pas du gouvernement à Berlin et la situation difficile en Grèce".
Si la Grèce est souvent mise en avant pour expliquer cette défaite, la politique du gouvernement a aussi pesé sur le résultat du scrutin: "Caresser l'idée d'une coalition avec les Verts (au niveau national), pour finalement freiner au dernier moment ; s'allier avec le FDP, abaisser la TVA sur l'hôtellerie, pour déclarer soudainement la guerre au +grand capital+ ; monter sur ses grands chevaux au sujet d'une aide européenne à la Grèce, pour finalement capituler piteusement -- tout cela n'a pas profité" à la CDU, résumait le quotidien conservateur Die Welt dans un éditorial lundi.
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