La candidature Barroso torpillée par la Suède et la France
La Suède, qui préside l’Union depuis trois jours, demandait jusqu’à aujourd’hui que le parlement se prononce au plus vite sur la candidature de Jose Manuel Barroso. Mais le Premier ministre suédois a changé d’avis au cours de la visite éclair de Nicolas Sarkozy à Stockholm.
Pourquoi ? Parce qu’il n’y a actuellement aucune majorité au nouveau Parlement européen pour assurer la réélection du président sortant. Or, c’est le Parlement qui a le dernier mot. Et la Suède, qui craint une défaite de son candidat en juillet, préfère finalement attendre l’automne.
Sauf que le temps joue pour les opposants à Barroso, qui lui cherchent un concurrent. Daniel Cohn-Bendit nous expliquait il y a quelques jours qu’il ne fallait dévoiler ses candidats qu’au dernier moment, et c’est ce qui devrait se passer, le mandat de Barroso n’expirant que le 31 octobre.
De plus, si les Irlandais votent "oui" au deuxième référendum sur la ratification du traité de Lisbonne, début octobre, et que le traité peut entrer en vigueur, le président de la Commission européenne sera alors élu par le parlement à la majorité absolue : tous les députés voteront, et pas seulement les présents. Ce qui s’annonce d’autant plus difficile pour le candidat Barroso.
Chronique d'une vengeance annoncée
Par ailleurs, le président du groupe libéral au parlement européen, l’ancien Premier ministre Belge Guy Verhostadt, a demandé au candidat Barroso de revoir sa copie durant les vacances, pour présenter un véritable programme de cinq ans sur le relance économique de l’Europe. Or, le groupe libéral détient la clé de la majorité au Parlement européen – gauche et droite faisant chacune 48%, ce sont les libéraux qui feront pencher la balance d’un côté… ou de l’autre.
Et lors de l’élection de la Commission en 2004, le premier candidat était Guy Verhostadt, alors contesté notamment par la Grande-Bretagne. Devant l’impasse, on a sorti du chapeau un candidat inattendu : l’ancien Premier ministre portugais Jose Manuel Barroso. Chronique d’une vengeance annoncée ?
Mireille Lemaresquier, avec Gilles Halais
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