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La Belgique sans gouvernement, déjà six mois

Depuis les élections du 13 juin, politiques flamands et francophones n’arrivent pas à se mettre d’accord sur l’avenir du pays. La Belgique franchit donc ce lundi le cap des six mois sans gouvernement.
Article rédigé par franceinfo
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REUTERS/Thierry Roge)

13 Juin – 13 Décembre. Six mois de réunions, de missions, de conciliations, n’ont pas réussi à mettre d’accord flamands et francophones. Les partis politiques cherchent à former un gouvernement, mêlant membres des deux grandes communautés de Belgique et de diverses sensibilités politiques.

Pour l'instant, un accord n'a pas été trouvé. "Je me sens fatigué", a admis Bart de Wever, chef des nationalistes flamands. Quant au médiateur chargé par le roi de dénouer la crise, Johan vande Lanotte, il est selon le quotidien Le Soir : "au bout du rouleau".

En attendant la formation d’un nouveau gouvernement, c’est l’équipe démissionnaire d’Yves Leterme qui gère les affaires courantes. Il assure aussi la présidence tournante de l’Union Européenne. Plutôt efficacement, juge-t-on, côté européen.

Récemment, ce sont les milieux économiques qui ont commencé à exprimer leur malaise. Le président du Voka, l’équivalent Flamand du Medef a appelé les chefs de partis à se mettre d’accord. Les problèmes budgétaires de la Belgique continuent d’inquiéter. Pour le gouverneur de la banque centrale, Guy Quaden, la Belgique a besoin d’un gouvernement "dans les semaines à venir", afin d’éviter de devenir la cible de spéculateurs. Selon une étude française, l'instabilité politique est le principal tâlon d'Achille du pays face à la crise.

Quant aux citoyens, ils expriment leur ras-le-bol. Comme sur un forum du site internet du quotidien La Libre Belgique.

Négociations au point mort

Les élections législatives du 13 juin avaient révélé la fracture du pays. Dans les urnes, la Belgique francophone soutient massivement son parti socialiste, partisan de maintien de forts liens entre les communautés. De son côté, la Belgique néerlandophone vote largement pour la N-VA, le parti autonomiste de Bart de Wever. Les négociations s’annoncent dès lors compliquées.

Principale pomme de discorde, la réforme du système politique belge, exigée par les partis flamands. Bart de Wever réclame, au nom des partis flamands une plus grande autonomie – notamment fiscale – du nord du pays.

Les partis francophones n’ont pas cédé à toutes ses demandes, mais font des concessions. Comme le transfert vers les régions – Flandre, Wallonie et Bruxelles – de compétences fédérales. En tout, l’équivalent de 14 milliards d’euros de budget annuel. De même, ils acceptent la création d’un nouveau système fiscal, qui confie aux régions une partie de la collecte des impôts. C’est sur les modalités techniques de cette réforme qu’achoppent toutes les tentatives de déblocage.

Scenarii

Côté francophone, un thème à la mode, c’est le Plan B. C'est-à-dire accepter l’échec de toute négociation avec la Flandre et préparer l’après-Belgique. Mais une scission rencontrerait de nombreux obstacles, notamment sur la scène internationale.

Autre hypothèse, la tenue de nouvelles élections. Mais rien ne dit que les négociations seraient plus faciles au lendemain d’un scrutin début 2011.

Reste l'espoir dans une sortie de crise négociée. Mais après six mois de discussions, l'optimisme n'est plus de mise.

Andy David

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