L'Union Européenne bannit le bois illégal
Avec ce texte, l'Europe accorde ses actes avec ses paroles. Plus de sept ans après sa promesse faite au lendemain du Sommet de la Terre de Johannesburg en 2002 pour enrayer le pillage des forêts, l'Union Européenne s'apprête enfin à interdire le commerce de bois illégal. Les eurodéputés doivent voter aujourd'hui, en session plénière à Strasbourg le règlement bannissant le trafic de bois.
Le texte cible toutes les entreprises qui importent du bois sur le marché européen. Les grumes et les produits dérivés du bois : pâte à papier, panneaux en aggloméré, planches et meubles. Point faible de ce texte : les documents imprimés, comme les livres et les journaux, ne sont pas soumis au règlement.
Les entreprises pourront être soumises à des contrôles. Dans ce cas, elles devront être à même d'indiquer en toute transparence le pays et la région de provenance, et si cela est possible la concession où l'arbre a été coupé, la quantité achetée, le prix payé ainsi que le nom et l'adresse du fournisseur. En cas d'infraction, la sanction sera salée : ordre de cessation d'activité, amende et saisie de la marchandise.
On estime que 20 à 40 % du commerce mondial du bois serait d'origine illégale. De nombreuses entreprises n'ont toutefois pas attendu que l'Union prennent des initiatives. Des entreprises responsables, comme Saint-Gobain, privilégient le bois certifié par des labels. "Nous avons réduit nos approvisionnements sur les forêts tropicales. Elles ne représentent plus que 5 % de nos achats", ajoute Luc Meunier, directeur des achats de Saint-Gobain.
Greenpeace se félicite que Bruxelles ait trouvé un accord. "Si cette loi est votée, le bois illégal sera banni d’Europe. Le marché noir du bois est orchestré par des criminels qui attisent les conflits, volent les revenus des gouvernements et causent des dégats environmentaux irréversibles." déclare Grégoire Lejonc chargé de campagne forêts de Greenpeace France. Cependant, pour Greenpeace, la loi est encore trop limitée. L'association regrette "l'entrée en vigueur tardive" de la loi, seulement en 2012, mais également "l'exclusion du dispositif des produits imprimés".
Marianne Simon
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