L'Union démocratique du centre (UDC), à l'origine de l'interdiction des minarets, devrait renforcer sa position.
Dans les sondages, ce parti de droite populiste est crédité de 29,3% des intentions de vote, après avoir fait campagne sur le thème "Stopper l'immigration massive". Un meilleur score que lors des élections de 2007.
Les Suisses sont appelés aux urnes pour renouveler le Parlement, qui sera chargé d'élire le 14 décembre les sept membres du Conseil fédéral, exécutif de la Confédération helvétique. Le flou demeure sur la composition du nouveau gouvernement après la démission de la ministre des Affaires étrangères, Micheline Calmy-Rey, et l'incertitude planant sur la capacité de sa collègue des Finances, Eveline Widmer-Schlumpf, à conserver son siège.
L'UDC espère en tirer un argument solide pour obtenir un siège supplémentaire au sein de l'exécutif, traditionnellement multipartite, et asseoir un peu plus encore sa position de première force politique du pays. Malgré la menace que fait peser la vigueur du franc suisse sur la vitalité économique de la confédération, l'UDC a décidé de ne pas déroger à sa ligne et mise sur le sentiment anti-immigration qui a propulsé des partis populistes dans de nombreux parlements en Europe, de la Finlande aux Pays-Bas.
Quotas pour limiter l'immigration
"L'Union démocratique du centre n'a qu'un seul sujet en tête en ce moment: c'est la lutte contre tout ce qui est étranger", estime Georg Lutz, politologue à l'université de Lausanne. "Cela leur réussit depuis vingt ans maintenant." L'UDC affirme avoir déjà réuni les 100 000 signatures nécessaires à l'organisation d'un référendum sur une réintroduction de quotas pour limiter l'immigration. Une telle décision pourrait être contraire aux accords conclus avec l'Union européenne sur la libre circulation des personnes.
Sous l'impulsion de l'industriel Christoph Blocher, l'UDC a gagné des galons dans l'opinion publique, passant du stade de petit parti rural à celui de formation incontournable sur l'échiquier politique suisse. Il a notamment fait campagne contre l'adhésion de la Suisse à l'Espace économique européen en 1992 et mis en garde contre tout "plan secret" visant à renforcer les liens entre la Suisse et l'Union européenne avant le scrutin de dimanche.
"Nous voyons comme un grand avantage le fait de ne pas être dans la zone euro ni dans l'Union européenne", a déclaré Christoph Blocher à Reuters lors d'un meeting la semaine dernière.
Dans les sondages, le parti social-démocrate (PS) récolte 19,9% des intensions de vote, en hausse comparé à 2007. A l'inverse, le parti libéral démocrate (FDP) et le parti démocrate chrétien (PDC) perdent du terrain au profit des petits partis des Verts libéraux (GLP) et le parti bourgeois démocratique (PDB).
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