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L'UE réexaminera l'embargo sur les armes en Syrie fin mars

La France et la Grande-Bretagne ont appelé jeudi les membres de l'Union européenne à lever l'embargo sur les livraisons d'armes à l'opposition syrienne. Après le sommet européen qui s'est terminé vendredi midi, une réunion a été programmée la semaine prochaine à Dublin pour réexaminer cette question et lui trouver une réponse "commune".
Article rédigé par Cécile Quéguiner
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Laurent Dubrule Reuters)

Le travail de conviction mené par François Hollande et son homologue britannique commencerait-il à porter ses fruits ? Alors que Paris et Londres pressent l'Europe de lever l'embargo sur les armes à destination des opposants syriens, pour rééquilibrer la donne, le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, a annoncé à l'issue du sommet de Bruxelles vendredi midi, que les ministres des Affaires étrangères de l'UE réexamineraient la question lors de la réunion prévue à Dublin la semaine prochaine, et tenteraient de développer "une position commune ". Une nécessité, selon lui, au vu de la "frustration grandissante par rapport à la situation humanitaire et au manque de progrès " dans ce conflit. 

"Nous allons employer notre sens de la diplomatie, pour convaincre nos partenaires" François Hollande

L'idée ferait donc son chemin. Selon le président français s'exprimant à la sortie de ce sommet, "beaucoup " d'États membres sont déjà convaincus qu'il faut lever l'embargo, mais "pas tous ", a-t-il convenu. Les principales réticences proviennent de pays comme la Suède, la Finlande ou l'Autriche. Son objectif : "les convaincre à la fin du mois de mai - l'embargo a été prorogé fin février par les 27 jusqu'à fin mai - et si possible avant. Nous allons employer notre sens de la diplomatie ". Et rappelle-t-il, "si d'aventure, il devait y avoir un blocage d'un ou deux pays alors la France prendrait ses responsabilités ".

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Éviter la déperdition des armes

Diplomatie donc. Le chef de l'État a pris soin jeudi de répondre notamment à la principale interrogation que soulève cette initiative. À qui vont échoir ces éventuelles livraisons d'armes ? "La coalition a fourni toutes les garanties sur l'utilisation de ces armes , a-t-il déclaré. Et il y aura un accompagnement, une aide technique qui sera fournie, ce qui évitera un certain nombre de déperdition ". Selon François Hollande, cette coalition doit avoir les moyens de "répondre aux armes par les armes ".

Dernier argument avancé : "Le régime syrien menace d'utiliser des armes chimiques , affirme-t-il. Le plus grand risque serait de ne rien faire [...] Sur les armes, mieux vaut les contrôler que de les liasser circuler ce qui est le cas aujourd'hui ". 

Vers une mission d'information ?

Reste à convaincre aussi en France. L'opposition reste sceptique. Voire hostile à la levée de cet embargo. Alain Marsaud, député UMP de la 10e circonscription des Français de l'étranger (comprenant la Syrie), réclame d'urgence une mission d'information à l'Assemblée. Selon lui, la livraison d'armes à la résistance syrienne, "si elle doit être concrétisée, est lourde de conséquences [...] Imaginer que ces armes resteront dans les mains de personnes bien intentionnées est totalement illusoire ", argumente-t-il dans un communiqué. 

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