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L'Otan réduit ses forces au Kosovo

Dix ans après l'intervention militaire en ex-Yougoslavie, les ministres de la défense de l'Otan ont donné leur accord à une réduction des effectifs de la Kfor. Elle passera de 14.000 à 2.200 hommes d'ici deux ans maximum.
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D'ici un à deux ans, la Kfor, symbole de l'intervention de l'Otan dans les Blakans, sera réduite à une simple force de dissuasion : “les ministres ont décidé que les conditions politiques étaient réunies”, a déclaré le secrétaire général de l'Otan, Jaap de Hoop Scheffer, rendant compte de la décision des ministres de la Défense des pays membres de l'Otan, qui se sont rencontrés à Bruxelles, au siège de l'Alliance Atlantique.

La première étape de ce changement de braquet doit avoir lieu d'ici janvier, avec la réduction des forces des 28 pays présents de 14.000 à 10.000 hommes. La deuxième étape ira vers les 5.700 hommes. A terme, d'ici un an ou deux, selon un calendrier encore flou, il ne devrait rester que 2.200 militaires.
_ Mais la situation sur le terrain restant incertaine, chaque étape de ce processus devra reçevoir l'aval de tous les pays.

De 50.000 à 2.200 hommes

Il y a dix ans, l'Otan lançait une intervention militaire musclée contre la Serbie pour mettre fin aux massacres et aux déplacements de populations qui se déroulaient dans la province albanophone. C'est la résolution 1244 de l'ONU qui confie un vaste mandat à l'Otan au Kosovo qui crée la Kfor.
_ Constituée au départ de 50.000 soldats issus d'une trentaine de pays, la Kfor doit maintenir, voire imposer le cessez-le-feu obtenu après le départ des forces serbes, surveiller les frontières, démilitariser l'UCK, assurer le maintien de l'ordre et de la sécurité, ainsi que le déminage du Kosovo.

Exil des Serbes du Kosovo

Dans un contexte de vives tension ethniques, la Kfor ne peut éviter l'exil d'une importante partie de la population serbe du Kosovo, et peine à rétablir l'ordre lors des émeutes de 2004. Mais dix ans après sa création, les ministres de la Défense estiment qu'elle a permis de rétablir le calme sur le terrain, à défaut d'avoir pu reconstruire une société véritablement multiethnique : Serbes et Albanais vivent toujours en parallèle au Kosovo.
_ L'indépendance du pays proclamée l'an dernier, et reconnue par 60 pays, mais pas par la Serbie, n'a pas provoqué de troubles importants.

Belgrade de son côté, proclame toujours ses droits sur le Kosovo, mais de façon théorique, plus préoccupé de son éventuelle adhésion à l'Union européenne, alors que le spectre de l'ex-général Ratko Mladic, chef militaire des Serbes de Bosnie et criminel de guerre recherché, revient hanter le devant de la scène.

Grégoire Lecalot, avec agences

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