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L'opposition ukrainienne résiste à la police après un assaut

Des centaines de policiers anti-émeutes ukrainiens sont intervenus au petit matin ce mercredi contre les pro-européens qui occupent la place de l'Indépendance. Ils ont finalement été chassés par les manifestants, galvanisés, qui excluent dorénavant toute forme de compromis avec le président. L'Occident condamne l'usage de la force, le gouvernement ukrainien se justifie "pour le voisinage".
Article rédigé par Clara Beaudoux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Nicolas Mathias Radio France)

Très tôt mercredi matin, vers 2h, plusieurs centaines d'hommes des forces anti-émeute ont donné l'assaut sur la mairie de Kiev, devenue le QG des manifestants depuis dimanche. La police a fait usage de matraques, pendant que les occupants du bâtiment les arrosaient avec une lance à incendie depuis les étages, par moins dix degrés environ.

Le président a ainsi "fermé la voie à tout compromis"

Cette tentative d'assaut nocturne semble plutôt avoir galvanisé les manifestants. Les barricades, détruites par la police dans la nuit, étaient déjà reconstruites mercredi matin. "Nous ne pardonnerons pas. Demain il y aura ici des millions de personnes et le régime coulera ", a lancé Arseni Iatseniouk, du parti de Ioulia Timochenko

Mercredi à la mi-journée, l'opposant ukrainien et boxeur Vitali Klitschko a estimé que toute forme de compromis avec le président Viktor Ianoukovitch était dorénavant exclue. "Avec ce qui s'est passé la nuit dernière, Ianoukovitch a  fermé la voie à tout compromis ", a-t-il dit.

Réprobation des pays occidentaux

Le ministère français des Affaire étrangères "récuse tout usage de la force " en Ukraine et appelle les parties "à la  retenue et au dialogue ". Laurent Fabius a également annoncé le report de la visite de l'opposant Vitali Klitschko qui devait être reçu à Paris mercredi.

Les Etats-Unis ont également fait part de leur "dégoût " et l'Union européenne de sa "tristesse ", condamnant les opérations policières lancées dans la nuit, alors qu'une tentative de médiation de la représentante de l'UE, Catherine Ashton, et de la secrétaire d'Etat adjointe américaine Victoria Nuland, vient de commencer à Kiev.

Victoria Nuland, qui s'est entretenue avec le président Viktor Ianoukovitch, a jugé "totalement inadmissible " l'intervention policière. "Nous croyons que l'Ukraine a toujours une possibilité de sauver son avenir  européen ", a-t-elle ajouté. Mercredi matin elle s'était rendue place de l'Indépendance : 

Catherine Ashton a également observé "avec tristesse que la police fait usage de la force pour déloger des gens pacifiques. Le dialogue avec les forces politiques et la société, ainsi que l'emploi d'arguments, sont toujours mieux que l'argument de la force."

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