L'Islande autorise la chasse à la baleine pour la saison 2024, avec des restrictions sur les méthodes utilisées

La dernière société de chasse à la baleine active attendait une réponse depuis janvier, sa précédente licence ayant expiré.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des employés découpent une baleine au village de Midsandur (Islande), le 3 août 2022. (SERGEI GAPON / ANADOLU AGENCY / AFP)

L'Islande, l'un des trois pays avec la Norvège et le Japon à autoriser la chasse à la baleine, a donné son feu vert pour la saison 2024 à cette pratique controversée, mardi 11 juin, au seul baleinier du pays, Hvalur hf. Le permis autorise la chasse de 128 rorquals communs pour la saison qui s'étend de mi-juin à septembre, a annoncé le ministère de la Pêche et de l'Alimentation, soit moins que les 161 autorisés la saison précédente. Celui-ci assure que la décision a été prise sur la base du principe de précaution et qu'elle "reflète l'importance accrue accordée par le gouvernement à l'utilisation durable des ressources".

Cette explication est rejetée par les défenseurs des droits des animaux. "Il est extrêmement décevant" que le gouvernement "ait mis de côté les preuves scientifiques sans équivoque démontrant la brutalité et la cruauté de l'abattage commercial des baleines, en permettant que des baleines soient tuées pendant une année supplémentaire", a réagi Adam Peyman, de l'ONG Humane Society International, soulignant que les rorquals communs étaient menacés d'extinction. "L'Islande avait l'occasion de prendre la bonne décision, et elle a choisi de ne pas le faire."

Une pêche peu rentable, avec peu de débouchés

"Les études du gouvernement lui-même ont montré que la chasse à la baleine en Islande était intrinsèquement cruelle et qu'elle n'était pas rentable", a également déclaré le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW). Les conditions de chasse pour 2024 sont identiques à celles de l'an dernier, a précisé la ministre de la Pêche et de l'Alimentation, Bjarkey Olsen Gunnarsdóttir, aux médias islandais. "Cette décision ne correspond pas forcément à mes positions" mais "je dois suivre les lois et les règlements" islandais, a-t-elle ajouté. Contacté par l'AFP, le PDG de la société de chasse Hvalur hf. Kristjan Loftsson n'a pas souhaité réagir.

Hvalur hf., la dernière société de chasse à la baleine active en Islande, attendait depuis janvier une réponse à sa demande de permis de chasse pour les cinq années à venir, sa précédente licence ayant expiré. En juin 2023, l'Islande avait suspendu la chasse à la baleine après la parution d'un rapport commandé par le gouvernement concluant que les méthodes de chasse employées ne respectaient pas la loi sur le bien-être animal. Les harpons explosifs utilisés par les chasseurs pour attraper les baleines provoquaient des agonies prolongées, pouvant durer jusqu'à cinq heures, avait montré l'Agence vétérinaire gouvernementale.

Mais le gouvernement avait autorisé la reprise de la chasse le 1er septembre, avec des restrictions sur les méthodes utilisées et la présence d'inspecteurs officiels à bord, filmant chaque prise de cétacé. A la fin de cette saison 2023 raccourcie, Hvalur avait annoncé avoir tué 24 baleines. Par le passé, les chasseurs ont rarement atteint les quotas, faute de débouchés. D'autant que le Japon, de loin le principal marché pour la viande de baleine, a repris en 2019 la chasse commerciale après trois décennies d'interruption.

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