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L'Espagne s'enfonce dans la dette et les marchés paniquent

Avec un taux d'emprunt à 10 ans atteignant les 7,5%, l'Espagne ne parvient plus à maîtriser sa dette. Le pays s'enfonce dans la récession et le mécontentement social touche une grande partie de la population. La situation a fait se lever un vent de panique hier sur les bourses européennes, qui craignent que l'Italie plonge à son tour. Mais le gouvernement espagnol refuse un plan d'aide global.
Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Franceinfo (Franceinfo)

C'est la quatrième économie de la zone euro qui se trouve à un souffle du décrochage. Le plan d'aide européen a été signé vendredi, mais au même moment, l'aide demandée à l'Etat par deux régions espagnole, en particulier celle de Valence, a annulé toute son efficacité. Et d'autres régions risquent de suivre. Le taux d'emprunt à 10 ans a du coup atteint les 7,5%, un record depuis la création de l'euro. Les économistes estiment que des taux à long terme au delà de 6% sont une menace pour la survie des finances publiques. Et alors que le pays ne peut déjà plus soutenir un tel poids, Madrid tente d'emprunter ce mardi deux ou trois milliards d'euros à court terme.

La récession s'installe et les plans d'austérité mis en place par le gouvernement espagnol n'auront donc eu pour principal effet que de faire monter le mécontentement dans une population qui rencontre de plus en plus de difficultés au quotidien. Les marchés en tout cas ne voient pas matière à se rassurer dans ces mesures et les bourses européennes ont plongé hier : Paris a terminé en chute de 2.89%, Francfort a perdu 3,18% et Londres 2.09%. Quant à la bourse de Madrid, elle s'est enfoncé de 5%. pour tenter d'enrayer la spéculation, le gouvernement a fait interdire les ventes d'actions à découvert pendant trois mois.

Malgré cette situation, l'Espagne refuse pour l'instant de réclamer un plan d'aide global à l'Union européenne. Comme en Grèce, ce plan s'accompagnerait sinon d'une mise sous tutelle des finances publiques, du moins d'un contrôle très intrusif. Le ministre de l'Economie, Luis de Guindos, assure que "l'Espagne a la capacité de croissance et n'a pas les problèmes d'autres pays secourus ". Le gouvernement appelle néanmoins la BCE à acheter de la dette espagnole pour faire baisser la pression sur les marchés.

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