L'Eglise anglicane se déchire sur l'ordination des femmes évêques
Faut-il ou non rendre possible l'ordination de femmes évêques ? La question ne cesse de diviser les libéraux et les traditionnalistes de l'Eglise anglicane. Lundi soir, les premiers ont eu gain de cause : à l'issue d'un débat passionné, le Synode de l'Eglise d'Angleterre, l'Eglise mère
de la communauté anglicane, a approuvé avec une majorité confortable le principe de l'ordination de femmes évêques. Déclenchant une vaste polémique qui fait craindre une scission au sein de l'Eglise.
Début juillet, dans une lettre ouverte adressée au chef de l'Eglise anglicane, l'archévêque de Canterbury Rowan Williams, plus de 1.300 religieux anglicans, dont 11 évêques, avaient menacé de quitter l'Eglise si la proposition était retenue.
"Nous sommes poussés vers la sortie"
Une menace qu'ils pourraient bien mettre à exécution. L'évêque traditionaliste de Fulham, John Broadhurst, a mis en
garde après le vote de lundi : "Je pense que beaucoup d'entre nous
ont dit clairement que si on ne nous donne pas les moyens de vivre
dans la dignité, inévitablement nous sommes poussés vers la sortie".
Le Vatican a lui exprimé mardi son "regret", estimant que l'ordination de femmes évêques constituerait "un nouvel obstacle à la
réconciliation" entre les deux Eglises.
La question de l'ordination de femmes évêques - comme celle de l'ordination d'évêques homosexuels - agite déjà depuis plusieurs années la communauté anglicane, qui compte 77 millions de fidèles dans le monde.
_ Quinze Eglises de confession anglicane - aux Etats-Unis, en
Ecosse, au Canada ou en Nouvelle-Zélande notamment - reconnaissaient
déjà dans leur statut le droit des femmes à être ordonnées évêques.
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