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L'e-cigarette bientôt assimilée à un produit pharmaceutique ?

Le Parlement européen examine ce mardi à Strasbourg la directive anti-tabac. Les députés veulent s'attaquer aux menthols ou aux cigarettes fines. Ils pourraient aussi assimiler la cigarette électronique à un produit pharmaceutique. Partisans et opposants à l'e-cigarette se divisent sur le sujet.
Article rédigé par Baptiste Schweitzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Toby Melville Reuters)

Les députés européens vont s'attaquer au tabagisme dès ce
mardi matin
à Strasbourg. La Commission "santé" propose de bannir les
slims, les cigarettes, mais également les menthols. Autre initiative, augmenter
la surface des messages de prévention qui figurent sur les paquets. Ils
occupent actuellement 30 à 40% de la surface des paquets mais pourraient bientôt
en couvrir les trois-quarts.

Un autre volet du projet est sous le feu des critiques. Il
entend en effet assimiler la cigarette électronique à un "produit
pharmaceutique". Le Parlement européen envisage ainsi de réserver
l'e-cigarette à ceux qui veulent arrêter de fumer, en faire un équivalent du "patch"
à la nicotine vendu en pharmacie. Pour les opposants à cette cigarette
particulière
, elle serait la porte d'entrée vers le tabagisme pour les jeunes.

Aide à tourner la page du tabac

Faux répondent les partisans de la cigarette électronique. Plusieurs études
récentes ont prouvé, même si l'on manque encore de recul pour en connaître le
véritable impact sanitaire, qu'elle était moins nocive que le tabac. Et
beaucoup estiment qu'en restreignant sa vente, l'achat de tabac deviendrait de
nouveau plus facile que celui des e-cigarettes.

Ce
lundi, dix médecins spécialistes français ont pris le parti de cette cigarette
électronique. Dans un "Appel pour la
reconnaissance médicale de la cigarette électronique", ils estiment ainsi que
"nous
voyons se développer l'usage de la cigarette électronique qui aide
manifestement de nombreux fumeurs à tourner la page du tabac".

Fort lobbying de l'industrie du tabac

Cette
directive est très regardée par l'industrie du tabac qui s'est fortement
mobilisée. Ainsi l'eurodéputée
verte allemande Rebecca Harms a notamment accusé le géant du tabac Philip
Morris d'avoir dépensé 1,5 million d'euros en 2012 pour tenter de convaincre
des parlementaires d'édulcorer le projet. Selon elle, environ un tiers
des eurodéputés ont été invité à d'excellentes tables.

De
son côté, Linda McAvan, eurodéputée britannique, évoque "une opération
militaire" quand elle parle du lobbying de Philip Morris. L'industrie du
tabac est également suspectée d'avoir fait tomber l'ancien Commissaire européen
à la santé
, John Dalli, pour obliger la Commission à revoir sa copie. 

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