Cet article date de plus de treize ans.

L'arrestation de Mladic, étape obligée avant l'intégration européenne de la Serbie

C'était un préalable posé par l'Union européenne à une éventuelle candidature serbe : une plus grande coopération de Belgrade avec le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie. Mais le chemin vers une candidature à l'UE est encore très long.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Radio France © France Info)

Jusqu'à hier, le procureur du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie était très pessimiste à l'encontre de la Serbie. Il avait d'ailleurs rédigé son rapport semestriel en ce sens, avant de le présenter le 6 juin devant le Conseil de sécurité des Nations Unies. Il estimait que Belgrade “pouvait et devait faire plus” pour arrêter Ratko Maldic, l'ancien général.

Mais le ton a radicalement changé aujourd'hui. Serge Brammertz estime désormais publiquement que “la Serbie, en arrêtant Mladic, a rempli une de ses obligations internationales qui était l'arrestation des fugitifs” .

Plus personne dans le monde n'a de doute sur le fait que “la Serbie coopère pleinement avec le Tribunal de La Haye”, s'est empressé de dire le président serbe, Boris Tadic, à qui est revenu le privilège d'annoncer la capture.

Belgrade a déposé sa candidature à l'UE fin 2009. La Serbie espère obtenir le statut de candidat d'ici la fin de l'année. Ce qui ne signifiera pas que les négociations s'ouvriront encore... La Macédoine a été reconnue candidate en 2005, mais attend toujours ces négociations.

L'arrestation lève “un grand obstacle” sur la voie de la Serbie vers l'UE, a réagi le commissaire européen en charge des négociations d'adhésion, Stefan Füle. Qui a salué “un geste historique”.

Le ton est désormais à l'optimisme. “Cette arrestation, c'est une très bonne nouvelle, c'est une très grande nouvelle. C'est une décision très courageuse du président serbe et c'est une étape de plus vers l'intégration, un jour prochain, de la Serbie dans l'Union européenne”, a estimé Nicolas Sarkozy.

Seul bémol, en provenance des Pays-Bas, traditionnellement critiques à l'égard des pays de l'ex-Yougoslavie : “c'était un élément important, mais cela ne signifie pas automatiquement l'adhésion ; ça ne marche pas comme ça”, a déclaré le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte.
_ Mais il est peu probable que les Pays-Bas opposent leur veto quand il s'agira d'attribuer, ou non, le statut de candidat à la Serbie - pour peu que Serge Brammertz estime que Belgrade fasse tout son possible pour arrêter le dernier criminel de guerre qui court encore, Goran Hadzic.

Reste aussi la question du Kosovo, toujours pas réglée. Lorsque la région a pris son indépendance, en 2008, Belgrade ne l'a pas franchement vu d'un très bon œil. Depuis, les relations se sont réchauffées : des réunions, à Bruxelles, ont permis de débuter une coopération sur des sujets très pratiques, comme l'état-civil ou les plaques d'immatriculation.

Guillaume Gaven, avec agences

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.