L'aide alimentaire obtient un sursis de deux ans de l'Union européenne
Un compromis entre la France et l'Allemange a été trouvé in extremis. Il permet d'éviter une "crise humanitaire", selon les Restos du Cœur.
Un compromis, mais pour deux ans seulement. Lundi 14 novembre, les pays de l'UE, dont l'Allemagne, sont parvenus après des mois de blocage à un accord qui va permettre de prolonger le Programme européen d'aide aux plus démunis (PEAD) en 2012 et 2013, ont indiqué des diplomates.
Sans le soutien de l'Allemagne, les fonds du PEAD auraient été réduits de 80 % à compter du 1er janvier 2012. Le pays a toutefois souligné la nécessité d'inventer un nouveau programme au-delà de2014, date programmée de la disparition du PEAD.
Pourquoi ça coinçait ?
L'Allemagne était jusqu'ici l'un des piliers d'une minorité de blocage contre le maintien de ce programme, aux côtés de la Suède, du Royaume-Uni, du Danemark, de la République tchèque et des Pays-Bas. A lui seul, le revirement de l'Allemagne devait permettre le déblocage du dossier, selon des diplomates. Mais en échange, celle-ci prévient qu'elle réclame l'abandon à terme du programme.
"Ce qui est en jeu, c'est le principe qu'à l'avenir l'Union européenne ne finance pas de politique sociale", insiste Ilse Aigner. C'est en échange de cette assurance que Berlin accepterait une solution de transition, a-t-elle précisé. "Il faut que ce soit très clair : à partir du premier janvier 2014, il n'y aura pas de politique sociale à l'échelle européenne".
"Eviter une crise humanitaire"
L'enjeu des négociations était d'éviter dès l'an prochain une réduction drastique (de l'ordre de 80 %) de ces fonds à la suite d'un arrêt de la Cour européenne de justice. Créé en 1987, le PEAD, doté chaque année de 480 millions d'euros, permet de financer l'aide alimentaire de 18 millions d'Européens pauvres dans 19 des 27 Etats membres.
Les Restos du Cœur ont salué lundi la décision "très responsable" de l'Allemagne qui "évite à l'Europe une crise humanitaire". Pour l'association, "si elle se confirme, c'est une très bonne nouvelle pour l'Europe, et un soulagement pour les plus démunis".
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